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Gaudreault sera chef intérimaire du PQ

Sylvain Gaudreault, Agnes Maltais. Jacques Boissinot / La Presse Canadienne Photo: Jacques Boissinot

QUÉBEC – Tandis qu’un scénario «Shakespearien» se profile pour la prochaine course à la direction du Parti québécois, le caucus s’est choisi vendredi un nouveau chef intérimaire au terme d’une semaine mouvementée marquée par le départ fracassant de Pierre Karl Péladeau.

Les députés ont préféré Sylvain Gaudreault à sa collègue Agnès Maltais, qui s’est ralliée lors d’une conférence de presse de clôture réunissant tout le caucus dans un hôtel de l’arrondissement Sainte-Foy, le Château Bonne entente.

«Nous avons eu une semaine extrêmement mouvementée, a dit le nouveau chef intérimaire. Personne ne s’attendait à la démission de M. Péladeau lundi.»

M. Gaudreault a rendu hommage à M. Péladeau, qui a quitté lundi ses fonctions pour des raisons familiales, moins d’un an après avoir été choisi chef.

«Tout le monde ici ne peut que lui rendre hommage et respecter sa décision de retourner plus intensément auprès de ses enfants», a-t-il dit.

L’exécutif national du PQ, qui s’est réuni vendredi soir à Montréal, a entériné l’élection de M. Gaudreault, et examinait les règles et l’échéancier de la prochaine course à la direction.

«J’entends plusieurs intervenants qui plaident pour une course rapide mais on verra», a-t-il dit, en ajoutant que les militants devront approuver le scénario retenu.

Les officiers parlementaires demeureront les mêmes, ce qui a mené le leader parlementaire Bernard Drainville à renoncer à être candidat une nouvelle fois à la direction du PQ.

«J’avais dit que mon premier choix était de rester leader de l’opposition officielle, a-t-il écrit dans un message, après le caucus. Je le reste. Assujetti à la neutralité de la fonction. Dans ces conditions, je ne serai pas candidat.»

Mme Maltais demeurera pour sa part leader parlementaire adjointe.

Avant la réunion du caucus, la première depuis la démission de M. Péladeau, le député Alexandre Cloutier, pressenti pour une candidature à sa succession, a présenté positivement la rivalité qui pourrait l’opposer à Véronique Hivon, qui l’appuyait lors de la dernière course.

M. Cloutier a déclaré lors d’une mêlée de presse que sa relation avec Mme Hivon ne sera pas altérée par un éventuel affrontement.

«Dans tous les scénarios, on va travailler ensemble, on est condamné à le faire, a-t-il dit. Peu importe ce qui va arriver, peu importe le processus. Véronique et moi on va former une équipe, peu importe le résultat de la course, c’est clair.»

Sans dire s’il sera candidat, M. Cloutier, qui a terminé deuxième contre M. Péladeau il y a un an, a affirmé qu’il fera une annonce en compagnie de son épouse pour dévoiler sa décision.

«Ma décision elle est déjà prise et claire, je sais où je m’en vais, a-t-il dit. Ceci étant dit, je ferai les annonces en bonne et due forme avec les bonnes personnes au moment jugé opportun.»

M. Cloutier a insisté sur les bonnes relations qui se maintiennent avec Mme Hivon, qu’il a rencontrée une deuxième fois jeudi.

«On a toujours autant d’affection l’un pour l’autre, on a une véritable relation d’amitié, ce qui fait que c’est un peu Shakespearien, comme scénario et comme situation, a-t-il dit. Mais il n’en demeure pas moins qu’on discute, (jeudi) soir encore très tard, on blaguait un peu ensemble. Tout ça pour dire que c’est très sain, c’est tout à fait correct que de part et d’autre nous mesurions nos appuis.»

Quelques minutes plus tard, Mme Hivon a affirmé qu’elle poursuit sa «réflexion sérieuse» avant de décider si elle sera ou non candidate, peu importe la décision de M. Cloutier.

«Je suis dans ma propre trajectoire, dans ma propre autonomie et je vais prendre ma décision», a-t-elle dit.

Surprise par les appuis qu’elle reçoit, Mme Hivon a précisé qu’elle a également eu des propositions afin de mettre en place une organisation de campagne.

Selon la députée, sa situation personnelle a changé depuis qu’elle avait appuyé M. Cloutier, l’an dernier.

«Je pense que je suis capable de voler de mes propres ailes, surtout qu’il y avait un événement très personnel, qui a fait en sorte qu’au cours de l’été 2014 j’ai décidé de ne pas me présenter et d’appuyer M. Cloutier, a-t-elle dit. Mes relations d’amitié demeurent intactes avec lui.»

Le député Gaétan Lelièvre n’était pas en mesure, vendredi, de préciser vers qui son coeur penche.

«J’aimerais bien que Véronique et Alexandre fassent partie de la même équipe comme la dernière fois, ça a été une réussite», a-t-il dit.

Déchiré, M. Lelièvre, qui appuyait M. Cloutier à la dernière course, a travaillé pour rallier les deux anciens partenaires.

«Ils se ressemblent beaucoup, ils ont les mêmes valeurs, la même vision, a-t-il dit. Pour avoir travaillé avec eux pendant plus de huit mois, c’est une formule gagnante.»

Deux autres membres du caucus, Nicolas Marceau et Martine Ouellet, ont répété qu’ils réfléchissent eux aussi à se porter candidat.

Selon M. Marceau, le PQ doit faire de l’économie sa priorité, un avis qui, selon lui, est partagé par son collègue du caucus Alain Therrien.

«Depuis mon entrée en politique, vous savez que j’ai occupé le poste de ministre des Finances et de l’Économie, c’est une préoccupation constante», a-t-il dit.

Mme Ouellet, une ingénieure, se positionne également sur le front de l’économie.

«Je pense qu’on a des profils économiques qui sont un peu différents, a-t-elle dit. M. Marceau a un profil plus universitaire, moi c’est plus de terrain, dans la négociation de contrats pour Hydro-Québec.»

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