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La belle histoire de Wesli

Photo: Josué Bertolino/collaboration spéciale

Le multi-instrumentiste et chanteur d’origine haïtienne Wesli propose un spectacle en deux volets composé des pièces de ses deux derniers albums parus en 2015.

De sa première guitare, fabriquée avec un bidon d’essence et des fils de pêche en Haïti alors qu’il avait huit ans, à ses collaborations avec le grand Tiken Jah Fakoly qui l’attend en Afrique, l’histoire de Wesli cartonnerait au cinéma.

Arrivé par bateau comme «boatpeople» en 2001, Wesley Louissaint avait peu de matériel, mais une immense richesse musicale dans ses bagages. Très rapidement, grâce à son talent et à sa «cool attitude», la communauté des musiciens d’ici l’a adopté et il a commencé à collaborer avec plusieurs artistes, notamment avec Lorraine Klaasen, en qualité de guitariste.

En 2003, Debra Brown, la chorégraphe du Cirque du Soleil, le découvre et le recrute à titre de directeur musical pour diverses tournées. Ce qui amène Wesli à voyager au Canada, au Liban et aux États-Unis.

Un an plus tard, alors qu’il a intégré la formation montréalaise Muzion, il participe avec ce groupe à la première partie du spectacle de Wyclef Jean au Festival d’été de Québec.

«On appelle ça un “débit à l’haïtienne”. Ça veut dire: on se débrouille. En Haïti, si tu ne peux pas avoir quelque chose que tu désires, tu dois le créer. Nos enfants doivent ainsi fabriquer leurs propres jouets. Cette approche m’a donné la possibilité de concevoir ma propre vision de l’avenir, et c’est avec cette vision que j’ai créé ma propre guitare avec un bidon et des fils donnés par des pêcheurs. C’est également cette vision qui m’a conduit à Montréal. Car ici, il y a de la place pour ceux qui ont des rêves et veulent les réaliser. Au Québec, tout est possible», explique d’une voix calme et souriante l’artiste, très habité spirituellement et qui vient de lancer deux disques à un mois d’intervalle: Ayiti Étoile Nouvelle et ImmiGrand. Deux albums qui succèdent à Liberté dans le noir, paru il y a trois ans. Le premier enregistrement est davantage intimiste et ses profits servent à financer une école de musique dans la perle des Antilles, tandis que le second célèbre l’urbanité montréalaise et les métissages qui la composent.

«Lorsque Tiken Jah Fakoly a écouté mon album, que je lui avais envoyé pour le convaincre de faire la première partie de ses concerts, il a dit: “Wow, c’est comme si c’était mon garçon!” Puis ça a cliqué entre nous. C’est d’ailleurs lui qui a arrangé toute la chanson ImmiGrand sur mon nouvel album.» – Wesli

Pour son prochain spectacle, il proposera les deux albums de 2015 sur scène. Une partie en trio, pour le volet acoustique style troubadour haïtien avec racines vaudoues, et une autre en formation de huit musiciens, pour les rythmes urbains et festifs. Parmi les invités de marque, notons la présence de Socalled, qui sortira pour l’occasion de son sous-sol du Mile-End.

Cette soirée devrait déboucher sur un amalgame des principales influences de Wesli que sont Carlos Santana, Stevie Ray Vaughan, Jimi Hendrix, The Vikings ainsi que les guitaristes africains Ousman Kouyate et Sekou Bembeya.

Ajoutez à cela le beat reggae, l’afro-beat, le vaudou, le rara, le ska, le compa et le rock et, surtout, une forte dose de ce salvateur optimisme à l’haïtienne, et vous aurez là de quoi passer une soirée des plus enivrantes.

Wesli
Au Lion d’Or
Samedi à 22h

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