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Prix Écrans canadiens: Des bonbons pour Room

Jacob Tremblay speaks after winning Best Actor in a Film for 'Room' at the Canadian Screen Awards in Toronto on Sunday, March 13, 2016. THE CANADIAN PRESS/Peter Power Photo: Peter Power/THE CANADIAN PRESS

Les prix Écrans canadiens se sont déroulés dimanche dans la Ville Reine. À l’animation, Norm MacDonald a proposé de rebaptiser les trophées qui portent selon lui un nom trop fade. Ainsi sont «nés» les prix Candy, en hommage au fameux acteur, John de son prénom. Des «Thanks for the Candy! Merci pour le Bonbon!» ont ainsi résonné tout au long d’un gala durant lequel le cinéma québécois n’a pas brillé autant que prévu et voulu, tandis que Room a raflé presque tout.

Si le gala était placé sous le signe de la robe longue, du chic et du costard, ce n’était pas tout à fait les Oscars prise deux. Et tant mieux. Car il s’est déroulé rondement et rapidement, l’événement célébrant le cinéma canadien (surtout canadien-anglais, on s’entend, le québécois étant resté salué majoritairement dans les nominations). En deux heures et cinq minutes – soit le temps pris par l’Académie le 28 février dernier pour remettre genre trois prix – tout était fini.

D’entrée de jeu, l’humoriste Norm MacDonald a raconté à quel point il avait été tout excité d’avoir été choisi pour tenir les commandes du gala cette année. «Sitôt que j’ai appris que j’allais animer les prix Écrans canadiens, j’ai appelé mon bon ami Chris Rock. J’ai commencé par lui demander comment il allait. “Bah, ça va. Je vais animer les Oscars. Et toi?” m’a-t-il répondu. “Oh… euh… bof… rien de spécial”, lui ai-je dit.»

En forme, celui qui a fait partie des élus de SNL a lancé quelques bons gags, se moquant gentiment du septième art d’ici, notant par exemple: «Jamais un aussi grand nombre de talents canadiens n’a été réuni dans un endroit où on n’a pas passé la zamboni juste avant.» Ou encore : «Les œuvres en nomination sont comme les aurores boréales. Vous ne les avez probablement pas vues, mais vous avez tous entendu dire qu’elles étaient sublimes.»

Naturel, Norm a aussi noté à quel point c’était une année charnière pour un petit Canadien devenu grand. «Justin Trudeau!» a-t-il ironisé, avant de rectifier qu’il parlait bien du petit Jacob Tremblay. À l’âge vénérable de 9 ans, l’acteur né à Vancouver a coiffé au poteau d’excellents interprètes, dont Maxim Gaudette, dans Les êtres chers, et Christopher Plummer, dans Remember, pour sa performance dans la coproduction canado-irlandaise Room. Un brin baveux, le récompensé garçon a également présenté le trophée du Meilleur acteur dans une série dramatique à Ari Millen, de Orphan Black. En guise d’intro, il a nommé les candidats en lice, notant : «En tant qu’acteurs, nous pouvons TOUS comprendre les difficultés et les longues années de travail, parsemées d’embûches et d’auditions difficiles que nous avons eues à traverser avant d’arriver à une reconnaissance. Moi, ça m’a pris HUIT ANNÉES ÉREINTANTES avant de trouver le rôle parfait.»

Sinon, sans trop de surprise, l’écrivaine irlandaise Emma Donoghue a récolté la statuette du Meilleur scénario adapté pour Room. Un roman qu’elle a elle-même écrit. Elle a salué son amoureuse et ses enfants qui ont… inspiré le livre. Brie Larson, qui avait raflé l’Oscar pour ce même rôle de mère tentant de sauver son enfant des mains d’un ravisseur, a été nommée Meilleure actrice. Mais elle n’était pas présente pour réceptionner son trophée, tout comme le réal de Room, Lenny Abrahamson, qui a envoyé ses remerciements par courriel.

Sur une note familiale, notons que c’était la soirée des papas-garçons. Le mythique patriarche de la série des American Pie, Eugene Levy, est monté sur scène avec son fils Dan, qui joue à ses côtés dans Schitt’s Creek, sacrée Meilleure série comique. Donald Sutherland et son gars Rossif ont également fait une apparition au micro. Au même endroit (le micro), la ministre du Patrimoine Mélanie Joly a clamé avec joie, lors d’un discours qui a connu de petits problèmes sonores au départ : «You know what? We can be proud of ourselves

Du côté québécois, on sera fiers de Marie-Claude Beauchamp, productrice de La guerre des tuques 3D, qui a cueilli le prix Écran d’or. «Merci à Céline Dion d’avoir chanté notre chanson thème, a-t-elle dit, en anglais. Et merci à Rock Demers qui nous a fait confiance pour faire ce film!»

Ajoutons aussi que Nineteen-Two, adaptation anglophone de 19-2, a été couronnée Meilleure série dramatique. Le producteur Jocelyn Deschênes en a profité pour lancer : «Thank you Réal Bossé et Claude Legault.»

Martin Short, 65 ans, a quant à lui reçu un prix honorifique pour l’ensemble de sa carrière des mains d’Eugene Levy. À l’écran, on a vu défiler des extraits de films qu’il a teintés de son humour et de sa folie: The Santa Claus 3, Jungle 2 Jungle, Mars Attacks!… «Merci! Merci! Je ne savais même pas que j’étais mourant! a-t-il blagué. Il y a tant de gens que je devrais remercier, mais la vérité c’est que j’ai fait tout ça tout seul!» Puis il s’est empressé de finir son discours. «Je vais faire ça vite. Mon chauffeur Uber m’attend. Et vous savez à quel point Stephen Harper peut se montrer irritable.»

On retiendra aussi ce gag ironique (?) de Norm MacDonald : «On avait peur que les gens enregistrent le gala et ne regardent que les bons moments. On a réglé le problème : cette année, il n’y aura pas de bons moments.»

Quelques-uns des lauréats qui sont repartis avec un trophée

  • Meilleur film: Room
  • Meilleure réalisation: Lenny Abrahamson (Room)
  • Interprétation masculine dans un premier rôle: Jacob Tremblay (Room)
  • Interprétation féminine dans un premier rôle: Brie Larson (Room)
  • Interprétation masculine dans un rôle de soutien: Nick Serino (Sleeping Giant)
  • Interprétation féminine dans un rôle de soutien: Joan Allen (Room)
  • Meilleure adaptation: Emma Donoghue (Room)
  • Meilleur scénario: Benjamin August (Remember)
  • Meilleures images: Yves Bélanger (Brooklyn)
  • Meilleure musique originale: Michael Brook (Brooklyn)
  • Meilleure chanson originale: Jenny Salgado et André Courcy  (Scratch – A Hip-opera)
  • Meilleur long métrage documentaire: Hurt de Alan Zweig
  • Meilleur court métrage dramatique: She Stoops To Conquer de  Zack Russell
  • Meilleur court métrage d’animation: The Ballad Of Immortal Joe de Hector Herrera
  • Prix hommage: Martin Short
  • Meilleure série télévisée dramatique: 19-2
  • Meilleure comédie télévisée: Schitt’s Creek
  • Interprétation masculine dans une série dramatique: Ari Millen (Orphan Black)
  • Interprétation féminine dans une série dramatique: Tatiana Maslany (Orphan Black)
  • Interprétation masculine dans une série comique: Eugene Levy (Schitt’s Creek)
  • Interprétation féminine dans une série comique: Catherine O’Hara (Schitt’s Creek)

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