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Prévenir l’exploitation sexuelle : un défi constant

teenage girl siting against wall in a depressed state Photo: Photo archives TC Media

Depuis près d’une décennie, l’arrondissement de Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles, subventionne deux projets qui visent à prévenir le recrutement de jeunes filles au sein de réseaux voués à l’exploitation sexuelle. Malgré les succès de ces programmes, le travail est à refaire, année après année.

Les élus ont de nouveau octroyé cette année une contribution de 26 000$ au Centre des femmes de Montréal Est/Pointe-aux-trembles pour les projets «Ma sexualité m’appartient ! phase X» et «Nos amours en vidéo- 7e édition». Menés en collaboration avec la Table de concertation jeunesse 12-17 ans de Pointe-aux-Trembles/Montréal Est, ces programmes offerts depuis 8 ans sensibilisent les adolescentes aux dangers que représentent les gangs de rue.

Selon un document publié par l’arrondissement, «des observations terrains indiquent une présence accrue de gangs dans le quartier de Pointe-aux-Trembles pour le recrutement des jeunes filles dans le but de prostitution.»
Ce sont les jeunes de 12-13 ans qui sont les plus vulnérables, selon la chargée de projet du Centre des Femmes, Mireille Hébert: «Elles sont plus à risque de se faire enrôler dans des gangs de rue, venant pour la majorité de RDP et Montréal-Nord. On constate aussi que les filles sont de plus en plus recrutées comme « filles-accessoires » dans des réseaux d’exploitation sexuelle.»

Selon le SPVM, en 2013, les filles représentaient entre 10% et 20% des membres de gangs de rue. Au cours des cinq années précédentes, une augmentation de la présence des filles avaient effectivement été aperçue au Québec.

Une subvention nécessaire
«Il ne faut pas réagir, mais il faut agir avant, lance Suzanne Décarie, conseillère de ville du district de Pointe-aux-Trembles. Les jeunes doivent être sensibilisés et doivent reconnaître les signes qui pourraient les emmener à intégrer un gang de rue.»
Depuis 2007, année où le projet «Ma sexualité m’appartient» a vu le jour, l’arrondissement constate une transformation importante des moyens octroyés par ces gangs pour inciter les jeunes: les réseaux sociaux et la cybercriminalité sont leurs nouveaux outils. «Avec internet, c’est plus facile maintenant pour eux de recruter, il y a dix ans on n’en tenait pas compte, ajoute Mme Décarie. Il est important de continuer à subventionner de tels projets afin de pouvoir contrer la manipulation de ces gangs de rue envers les jeunes de PAT.»

Le problème, ajoute-t-elle, c’est que Pointe-aux-Trembles, étant un quartier relativement aisé, n’obtient pas assez de soutient de la part du gouvernement dans sa lutte contre l’adhésion aux gangs de rue. «C’est à nous de mettre des ressources financières, car sinon, personne ne le fait.»
Conseillère en développement communautaire à l’arrondissement RDP-PAT, Annie Picard-Guillemette a pu voir un impact significatif sur les jeunes depuis dix ans : «On croit que le Centre des Femmes a des répercussions positives sur ces jeunes à situations à risque, lance-t-elle. Il est important de donner accès à un lieu communautaire qu’ils connaissent [comme la Maison de la culture de PAT actuellement], et où ils peuvent s’impliquer, au lieu d’aller rejoindre des gangs de rue.»

«Ils sont nos citoyens de demain, notre relève, continue-t-elle, il faut intervenir auprès d’eux pour les accompagner et les outiller le plus sainement possible.»

Discussions, échanges et vidéos
Avec les projets «Ma sexualité m’appartient ! phase X» et «Nos amours en vidéo- 7e édition», le Centre des Femmes, dirigé et coordonné par Dorette Mekamdjio, intervient donc dans les deux écoles de l’arrondissement de PAT, l’École secondaire de la Pointe-aux-Trembles et l’École secondaire Daniel-Johnson. «On a un volet formation vidéo et un volet culturel mixte avec un soutien psychosocial, mentionne-t-elle. L’empowerment [NDLR:autonomisation], la discussion et le partage entre filles et femmes sont très importants.»

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