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Sous pression, Trump se déchaîne contre le procureur Mueller

Photo: AP Photo/J. Scott Applewhite

Une rafale de sept tweets et une inquiétude palpable: le président américain Donald Trump a étrillé vendredi matin le procureur spécial Robert Mueller et tenté de discréditer son enquête dont de nouveaux éléments sont sur le point d’être dévoilés.

Le locataire de la Maison Blanche a par ailleurs annoncé la nomination de William Barr au poste de ministre de la Justice, pour remplacer Jeff Sessions. Ce dernier avait été limogé sans ménagement le mois dernier, faisant craindre une reprise en main de la très sensible enquête sur une possible collusion entre l’équipe de campagne du milliardaire et la Russie.

Le choix de ce juriste républicain respecté, qui a déjà occupé cette fonction au début des années 1990 sous la présidence de George H.W. Bush, a été plutôt bien accueilli à Washington.

Sur fond de nouvelles rumeurs sur un départ – maintes fois annoncé – de son «Chief of staff» John Kelly, M. Trump s’en est pris, pêle-mêle, aux «nombreux conflits d’intérêt» présumés du procureur Mueller, à l’ancien directeur du FBI James Comey, qu’il a limogé en mai 2017, au numéro deux du ministère de la Justice Rod Rosenstein, ou encore à l’équipe de campagne de Hillary Clinton, son ancienne adversaire dans la course à la Maison Blanche.

Dans une série de tweets rageurs, il a aussi promis un «contre-rapport» à celui de M. Mueller, dont personne ne sait à ce jour quand il sera rendu et sous quelle forme.

«Déjà 87 pages rédigées, mais nous ne pouvons évidemment pas le terminer tant que nous n’avons pas vu le rapport final de la chasse aux sorcières», a écrit M. Trump.

Le silence de Mueller
A la verve de Donald Trump, Robert Mueller, oppose depuis 18 mois un silence absolu.

Cet ancien Marine de 74 ans qui a dirigé le FBI pendant douze ans, est d’une extraordinaire discrétion et, fait remarquable dans la capitale fédérale américaine, les fuites sur l’avancée de son enquête sont extrêmement rares.

La nouvelle attaque du président des États-Unis intervient le jour-même de deux échéances judiciaires cruciales concernant deux anciens membres de sa garde rapprochée autour de laquelle l’étau se resserre chaque jour un peu plus.

Le procureur spécial doit notamment donner des détails sur l’étendue de la coopération de Michael Cohen, ancien avocat du milliardaire, qui a récemment reconnu avoir menti au Congrès sur ses contacts avec des Russes au sujet d’un projet immobilier de M. Trump.

Furieux de l’attitude de celui qui fut pendant des années son homme de confiance, M. Trump a souhaité en début de semaine, dans un message qui a créé la stupeur chez les juristes, attachés à la séparation des pouvoirs, que M. Cohen soit envoyé en prison.

L’équipe de Robert Mueller doit également lever le voile sur les mensonges proférés au FBI par l’ex-directeur de campagne de Donald Trump, Paul Manafort, qui avait accepté de coopérer avec les enquêteurs pour voir sa peine réduite dans une affaire de malversations financières antérieures à 2016.

Actuellement écroué, celui qui apparaît comme un témoin-clé dans cette enquête pourrait se voir notifier de nouveaux chefs d’inculpation.

Par ailleurs, George Papadopoulos, ancien conseiller diplomatique de M. Trump durant la campagne, est sorti vendredi de prison où il a purgé une peine de 14 jours pour avoir menti au FBI.

S’il est confirmé par le Sénat, le nouveau ministre de la Justice William Barr devra jouer une partition délicate. Depuis le départ de M. Sessions, l’intérim est assuré par son ancien chef de cabinet, Matthew Whitaker, qui, avant d’entrer à son service, avait vivement critiqué l’ampleur de l’enquête russe et son coût.

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