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Le médicament qui nous rend malades

Un récent article du quotidien Le Soleil a attiré mon attention. Avec Assurance médicaments: des économies potentielles de 3,3 milliards $ par année, Pierre Pelchat a lancé un pavé dans la marre.

Sur la base des recherches de Marc-André Gagnon, professeur de l’Université Carleton à Ottawa, cet article démontre pourquoi les Québécois payent trop cher leurs assurances médicaments privée et publique.

M. Gagnon est catégorique. Le Québec peut réduire de 3,3 milliards de $ le coût de nos assurances médicaments, et cela, sans réduire le nombre de médicaments couverts. Pour le Canada, les économies seraient de plus de 11 milliards $. Ouf!

Pour démontrer le coût plus élevé que la normale des médicaments au Canada, l’expert a donné des exemples concrets en les comparant au modèle performant de la Nouvelle-Zélande. À ce sujet, le Québec est le dernier de la classe même au Canada.

Pour diminuer les coûts, le professeur de l’Université Carleton suggère de regrouper nos régimes privés et l’assurance médicaments publique, car, par des achats regroupés, le Québec peut obtenir de meilleurs prix et réaliser des économies substantielles sur les frais administratifs.

Cela peut paraître fou, mais ce remède faisait partie du programme électoral de Québec solidaire lors du scrutin du 7 avril 2014. Dans le volet «Abolir la taxe santé et réduire le coût des médicaments», QS s’est engagé en matière de santé à réduire le coût des médicaments de 2,3 milliards de dollars par la création de PharmaQuébec en permettant des achats groupés et la production publique de médicaments génériques.

Or, l’électorat tourne outrageusement son dos à Québec Solidaire, même si c’est la seule formation politique du Québec qui milite courageusement pour gouverner autrement, qui refuse le tout libéralisme comme horizon indépassable et qui refuse un gouvernement qui fonctionne comme un instrument de l’économie de marché et ses technostructures qui abolissent la souveraineté populaire.

Nos différents gouvernements, libéral ou péquiste, s’acharnent sur la classe moyenne et les petits gens sans aucun effort, sans lutter par exemple contre l’évasion fiscale, et là, on a la preuve qu’ils se refusent même de faire des économies. Si la Nouvelle-Zélande l’a fait avec le régime public de l’assurance médicament, pourquoi le Québec ne le fait-il pas?

La réponse a bien été résumée par le chercheur Marc-André Gagnon: «Si quelqu’un fait des économies, ça veut dire que quelqu’un perd son revenu quelque part et il n’a pas envie de perdre son revenu.»

Joyeux temps des fêtes, joyeux Noël et bonne année 2015.

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