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Revoir la formation des enseignants

Photo: Métro

Durant les années 1990, on se préoccupait beaucoup de la professionnalisation des enseignants.

On affirmait à l’époque que, pour être en mesure d’aider les jeunes à réussir, l’enseignant se devait d’être un professionnel de l’éducation. Il ne suffisait plus, comme on le faisait jusque-là, de fournir une petite formation en pédagogie d’une année à un bachelier en sciences ou en littérature pour en faire un prof de maths ou de français. Une formation bien plus importante était devenue nécessaire pour former les nouveaux professeurs aux réalités de l’enseignement du 21e siècle.

C’est dans ce contexte qu’est apparu le baccalauréat en enseignement au secondaire tel que nous le connaissons aujourd’hui.

Il s’agit d’une formation de quatre ans qui prépare le futur prof à enseigner au moins deux matières et de l’initie aux méthodes d’enseignement qui leur sont propres. Le bac comprend également de nombreux stages, qui doivent permettre aux jeunes professeurs de maîtriser la gestion de classe et de mieux comprendre la dynamique des jeunes.

À l’heure actuelle, compléter ce baccalauréat est la seule façon légale d’obtenir un brevet d’enseignement secondaire au Québec. Sans le remettre en question, je crois qu’il nous faut retourner à la pratique qui prévalait avant 1990 et qui permettait d’accorder un brevet d’enseignement aux bacheliers d’autres programmes qui le désiraient, moyennant une formation d’un an en pédagogie et une probation en cours d’emploi.

D’abord, le nouveau baccalauréat n’a jamais fait la preuve qu’il était une voie de formation supérieure. Les jeunes enseignants qui ont été formés de cette façon sont très nombreux à quitter l’enseignement après seulement quelques années et il semble que le nombre de démissionnaires augmente continuellement. Le bac devait les préparer à faire face à une multitude de difficultés. Il ne semble pas que ce soit le cas.

De plus, depuis que ce bac est la seule façon d’obtenir un brevet, les commissions scolaires éprouvent des difficultés croissantes à recruter du personnel. Ainsi, il est très difficile de recruter des enseignants compétents en anglais, langue seconde. Les difficultés sont également nombreuses en formation professionnelle et en mathématiques.

La seule solution qu’ont trouvée les commissions scolaires est d’embaucher du personnel sans brevet. Le ministère délivre alors un permis temporaire, mais exige de ces enseignants qu’ils complètent leur bac en enseignement à temps partiel, ce qui est impossible, car les universités l’offrent seulement à temps plein.

Une formation intensive en pédagogie, à temps partiel, serait beaucoup plus adéquate pour ces personnes, ainsi que pour les retraités qui aimeraient embrasser une deuxième carrière en tant que prof, mais qui n’accepteront jamais de retourner sur les bancs de l’école quatre ans pour obtenir un brevet.

Enseigner demande des habiletés naturelles en communication qu’on ne se découvre parfois que plus tard dans la vie. Tous ceux qui possèdent ce talent devraient pouvoir accéder à une formation conduisant au brevet, peu importe leur âge.

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