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Le savoir au bout des doigts

Photo: Getty Images/iStockphoto

Alors que les téléphones intelligents et tablettes sont désormais des outils de tous les jours, les applications pédagogiques se multiplient. Quand ils sont bien choisis, ces jeux ludoéducatifs peuvent s’avérer être de bons outils d’apprentissage.

«Ma fille a appris à lire sans que je ne m’en rende compte en jouant à des applications pédagogiques», raconte en rigolant Marilyne Maugin, cofondatrice d’Edoki Academy, une entreprise qui crée des applications pédagogiques à partir de l’approche Montessori.

«Je pense que ce n’est pas le support qui est important, mais la qualité de l’activité pédagogique offerte», souligne Sylvie C. Cartier, professeure en sciences de l’éducation à l’Université de Montréal. Un bon jeu sur iPad ou sur ordinateur, un jeu de société sur table ou un simple jeu de cartes peuvent tous permettre aux jeunes de faire plusieurs apprentissages s’ils sont bien faits.»

«Je pense que ce n’est pas le support qui est important, mais la qualité de l’activité pédagogique offerte. Un bon jeu sur iPad ou sur ordinateur, un jeu de société sur table ou un simple jeu de cartes peuvent tous permettre aux jeunes de faire plusieurs apprentissages s’ils sont bien faits.» –Sylvie C. Cartier, professeure en sciences de l’éducation à l’Université de Montréal

Pour qu’il soit efficace, tout jeu pédagogique doit répondre à trois conditions, continue Mme Cartier. «Il doit aider l’élève à vouloir apprendre, à pouvoir apprendre et à persévérer pour apprendre.» L’application pédagogique doit donc être motivante et offrir des défis à l’enfant. Elle sera d’autant plus bénéfique si elle demande au jeune de faire des liens avec ce qu’il connaît déjà au lieu de n’utiliser que le principe de la répétition, poursuit la professeure.

Mais laisser jouer son enfant sur des applications mobiles ne pourrait-il pas être néfaste, alors que les parents sont nombreux à chercher l’équilibre avec les nouvelles technologies? «Comme dans toute chose, il peut y avoir du positif et du négatif, répond d’emblée la cofondatrice d’Edoki Academy. C’est à chaque parent ou enseignant de mettre ses règles. Si un enfant passe trois heures par jour sur une tablette, c’est certain que ce n’est pas bien. Mais une quinzaine de minutes avec un bon jeu pédagogique, je suis persuadée que ça développe son intelligence d’une autre façon.»

Les résultats préliminaires d’une étude longitudinale en cours tendent d’ailleurs à démontrer que de nouvelles zones du cerveau seraient développées quand l’enfant travaille sur une tablette électronique, souligne Mme Maugin. «L’humain est une espèce en constante évolution, continue-t-elle. Pour moi, l’apparition de ces nouveaux outils est un élan naturel. C’est à nous, ensuite, en tant qu’êtres de raison, de faire en sorte qu’ils soient constructeurs et non pas destructeurs.»

Des applications basées sur la pédagogie Montessori

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L’objectif de départ des fondatrices d’Edoki Academy était de démocratiser la pédagogie Montessori pour en faire profiter le plus grand nombre d’enfants possible. Aujourd’hui, l’entreprise offre plus de 20 applications basées sur les principes de cette approche reconnue internationalement. «Les applications fonctionnent comme les classes Montessori, explique Marjorie Maugin, détentrice de deux diplômes Montessori et ancienne éducatrice. L’application permet aux enfants de travailler en parfaite autonomie.

Elle présente le concept – les petites consignes peuvent être réécoutées autant de fois que souhaité – il y a des pop-up à lire pour les enfants lecteurs, et l’enfant progresse à son rythme, en revenant à un niveau inférieur au besoin sans qu’il ne s’en rende compte. Le contrôle de l’erreur est aussi inclus dans le matériel; l’enfant voit tout de suite qu’il a commis une erreur, mais c’est à lui de trouver le chemin de son apprentissage.»  Plus l’enfant progresse, plus il passe de concepts concrets à des concepts abstraits.

Parmi les applications les plus populaires, on retrouve notamment Le son des lettres, qui déclenche la lecture en quatre étapes progressives basées sur des jeux de sons. L’application 1res Opérations permet quant à elle d’expérimenter concrètement les concepts mathématiques, alors que Busy Shapes propose des jeux qui développent la créativité et la logique des enfants.

Chacune de ces applications est vendue autour de 3,99$.

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