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Cotoyer la mort tous les jours: le métier de thanatologue

Des services de funérailles virtuelles sont offertes dans plusieurs centres funéraires de Montréal. Photo: Messager Lachine & Dorval - Archives

La mort fait partie du quotidien des thanatologues. Pourtant, ce n’est pas de voir et d’embaumer les dépouilles qui les affectent le plus. L’inquiétude de ne pas pouvoir rendre le défunt présentable les préoccupe beaucoup plus.

«Ce qui est dur à vivre, c’est quand on reçoit un corps en mauvais état et qu’on doit l’exposer. C’est ça le challenge. C’est quelque chose d’éprouvant. On veut le présenter à la famille une dernière fois pour qu’ils gardent une belle image», a expliqué Valérie Garneau, directrice aux finances et ressources humaines du Groupe Garneau.

Certains corps ne peuvent pas être montrés à la famille en raison de leur état. Dans les autres situations, ils feront tout ce qui est possible pour pouvoir le faire.

Ils sont tout de même vulnérables au stress de compassion. Ils doivent se forger une carapace pour ne pas se laisser affecter par ce qu’ils voient au quotidien et conserver une certaine distance par rapport aux événements.

«Les corps, nous les traitons toujours avec beaucoup de respect. Nous gardons un certain détachement en nous rappelant que quelqu’un pleure la personne quelque part», a souligné Valérie Garneau.

«On n’oublie jamais que c’est quelqu’un qui a est aimé, mais c’est aussi une personne qui ne souffre plus», a rajouté la directrice aux opérations du Groupe Garneau, Marie Ève Garneau.

L’inconnu
Les appels de coroner peuvent également apporter un certain stress. Ils ne savent jamais quand ils seront sollicités et sur quel genre de scène ils vont tomber. «Tu te fais plein de scénarios. Quand tu arrives face à face, tu t’imagines comment ça s’est passé. Tu te dis que ça doit être terrible pour la famille. C’est un stress plus grand que de voir un corps dans notre laboratoire: c’est notre travail», a précisé Marie Ève Garneau.

Le conjoint de Valérie Garneau, qui est thanatopracteur, a été appelé lors de la tragédie des Éboulements. «Quand il est arrivé, il les a tous vus couchés par terre avec des draps jaunes. Il a encore des flashs. Si ça avait été quelqu’un d’autre de moins fort, cela l’aurait peut-être affecté plus», a illustré Valérie Garneau.

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