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Former la relève féminine en techno

Silhouette of a woman in front of digital data illustrating identity theft Photo: Getty Images/iStockphoto

Ubisoft, le plus gros éditeur de jeux vidéo de Montréal, a lancé il y a maintenant un an Codex, un vaste programme d’investissement dans la persévérance scolaire et la formation de la relève doté de 8 M$ sur 5 ans. Retour.

Métro s’est intéressé à deux volets du programme qui favorisent l’émergence d’une relève féminine dans un monde réputé très masculin.«Technovation est un programme d’éducation entrepreneurial et technologique lancé en 2010 à San Francisco et auquel 60 pays participent. Le projet s’adresse aux jeunes filles de 10 à 18 ans, explique Stéphanie Jecrois, codirectrice de Technovation Montréal.  En quelques mois, elles apprennent toutes les étapes qui mènent à la création d’une entreprise en développant une application mobile, appuyées par des professionnelles du milieu technologique.»

Les meilleurs projets sont présentés devant de vrais investisseurs à San Francisco, chaque année en juillet. Cet été, ç’a été le cas de Future Now, un projet conçu par cinq élèves qui ont terminé leur cinquième secondaire au pensionnat du Saint-Nom-de-Marie, une école secondaire d’Outremont, l’année dernière.

«C’est une application pour mettre en relation les élèves du secondaire, qui vivent le stress de faire leur choix d’études et de carrière à 17 ans, avec des anciens élèves, explique Aiyu Wang, une des filles de Future Now. «On est parties de rien; ce sont nos mentors qui nous ont appris à coder», ajoute Agnès Sam Yue Chi, une autre membre de l’équipe. Les deux jeunes filles ont d’ailleurs décidé de poursuivre leurs études en technologie et en programmation à la suite du concours international.

Concours de création de jeux
Ubisoft finance aussi un concours interuniversitaire de création de jeux vidéo, dans le cadre duquel deux mentors de l’entreprise accompagnent des étudiants pendant deux mois, de la conception à la réalisation d’un produit de qualité professionnelle.

«Les jeux développés par les équipes étudiantes sont présentés à tous les employés d’Ubisoft, qui les testent, explique Bio Jade Adam Granger, game designer à Ubisoft et mentor au Concours universitaire Ubisoft. Les meilleurs se font remettre des prix sous forme de bourses et de stages chez Ubisoft.»

Ming Dutilly, qui a participé au concours avec son projet de fin de quatrième année d’université, a réalisé, avec trois collègues programmeurs de Polytechnique et trois artistes designers de l’UQAM, un jeu de prise d’assaut d’une plateforme pétrolière en mer. «Notre jeu était très complexe, avec plusieurs systèmes (météo, air, eau, structure de la plateforme et gestion de l’intelligence artificielle) qui ont été très compliqués à mettre ensemble», explique Ming. Le jeu a d’ailleurs reçu le prix du meilleur défi technique. Et Ming a ensuite été embauchée comme programmeuse chez Ubisoft.

«Le concours pousse les gens à se dépasser; les jeux sont de très grande qualité, et plusieurs pourraient être commercialisés, conclut Mme Adam Granger. De plus, les étudiants se retrouvent en situation professionnelle, ce qui est très formateur pour eux et permet aussi à Ubisoft de repérer les meilleurs.»

Codex, c’est aussi :
•    Des ateliers de code enfants-parents avec l’organisme Kids Code Jeunesse, qui forme des jeunes de 7 à 13 ans à la programmation de jeux vidéo. Ces jeunes sont ensuite appelés à enseigner à leurs parents.
•    Une collaboration avec l’École nationale de théâtre pour la formation d’acteurs spécialisés en capture de mouvements pour les jeux vidéo.
•    Des ateliers de création de jeux vidéo pour favoriser la persévérance scolaire avec l’organisme Fusion Jeunesse. Des élèves du secondaire créent des jeux en lien avec une discipline (histoire de la Nouvelle-France en 2015, mathématiques en 2014, par exemple) et sont encadrés par des mentors d’Ubisoft.
•    Deux chaires de recherche à Polytechnique et à l’Université de Montréal, portant sur l’intelligence artificielle et le monitorage des émotions des joueurs.
•    Une école d’été sur le management de la création et de l’innovation avec HEC.
•    Des bourses et des stages pour encourager la formation de la relève en sciences du jeu vidéo.

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