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Bute affrontera Alvarez le 24 février

Graham Hughes / La Presse Canadienne Photo: Graham Hughes
Frédéric Daigle, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Lucian Bute a pris un peu tout le monde par surprise, mardi, quand il a annoncé qu’il passait chez les 175 livres pour la suite de sa carrière, qui passera par un affrontement contre Eleider Alvarez, le 24 février, au Centre Vidéotron.

Après tout, Bute (32-3-1, 25 K.-O.) n’avait pas particulièrement bien paru lors de sa première expérience chez les mi-lourds, lors d’un combat à sens unique contre Jean Pascal et livrant une performance en demi-teinte contre Denis Gratchev. Surtout, il se sentait coincé chez les 168 livres après avoir livré deux combats de championnats du monde coup sur coup.

«Pour moi, les options à ce moment-ci chez les 168 livres, ne sont pas intéressantes, a souligné celui qui a subi une défaite par décision unanime devant James DeGale en novembre 2015 et un combat nul face à Badou Jack, en avril dernier, à Washington.

«J’ai 36 ans, je ne peux pas me permettre d’attendre un an ou deux pour une revanche (contre DeGale ou Jack). D’affronter Alvarez, qui est aspirant obligatoire et qui est invaincu, ça me permet de me rapprocher beaucoup plus rapidement de la possiblité de disputer un autre combat de championnat.»

Alvarez (20-0, 10 K.-O.) semble le grand perdant de cette affaire, lui qui est l’aspirant obligatoire à la ceinture du World Boxing Council que détient Adonis Stevenson. Or, pour le clan Alvarez, c’est tout le contraire.

«Nous avons beaucoup à gagner, surtout d’un point de vue monétaire, a pour sa part fait remarquer Marc Ramsay, l’entraîneur d’Alvarez, qui doit affronter ce samedi le Polonais Norbert Dabrowski (19-5-1, 7 K.-O.). C’est beau les titres mondiaux et les grands défis, mais il ne faut pas oublier que ce sont des boxeurs professionnels qui sont là pour nourrir leur famille. On nous a offert une bourse qui est la même que pour affronter Adonis. On croit qu’Eleider va l’emporter, donc ça nous permettra de doubler cette bourse pour un éventuel combat contre Adonis. Ça faisait en sorte que pour nous, ça devenait un risque acceptable.

«Une chose que j’ai apprise avec le temps en boxe professionnelle, c’est qu’il ne faut pas attendre les opportunités, car on peut attendre très longtemps, a poursuivi Ramsay. Si vous croyez que c’est long ce que nous venons de vivre, vous n’avez rien vu: j’ai connu des boxeurs qui ont dû attendre trois ou quatre ans avant d’obtenir leur chance. Nous trouvions que (Lucian) était un défi acceptable, alors nous l’avons accepté.»

Avec beaucoup de joie, semble-t-il.

«Quand j’en ai parlé à Marc pour la première fois, il m’a dit: ‘Wow! Il va lui passer le K.-O.!’ a raconté Yvon Michel, président de GYM. Eleider est heureux. Il est content de l’opportunité qui lui est offerte. Il est convaincu qu’il va gagner et que cette victoire va lui donner de la notoriété, que ça va le sortir de l’ombre. Ça lui donnera donc une meilleure bourse contre Stevenson. Et s’il ne gagne pas, ça ne l’élimine pas automatiquement, ça dépend comment ça va se passer. Peut-être qu’on va se retrouver avec deux adversaires pour Stevenson.»

Le boxeur originaire de la Colombie a fait preuve de beaucoup de patience depuis qu’il a gagné sa place grâce à sa victoire par décision majoritaire contre Isaac Chilemba, en novembre 2015. Alors qu’on lui avait parlé d’un combat de championnat du monde pour décembre, cette date a par la suite été reportée à janvier, puis au début du 2017. Il appert maintenant que si Alvarez doit affronter Stevenson, ce sera le 22 ou le 29 avril prochain, date confirmée par la télévision américaine à Stevenson et Michel, soit 17 mois après sa victoire contre Chilemba.

«Eleider n’a pas perdu son tour, a noté Michel. En tant que promoteur, je dois utiliser toutes les ressources à notre disposition pour maximiser les revenus et les avantages pour un boxeur. C’est ce qu’on a fait dans ce cas-là.

«La date que son gérant et la télé ont donné à Stevenson, c’est en avril. Si cette date avait été en décembre, en janvier ou en février, ça aurait été Eleider Alvarez son adversaire. Il n’y aurait pas eu de place pour faire autre chose. Mais comme le combat est loin, il faut qu’Eleider boxe. (…) Adonis, c’est moins grave s’il boxe moins souvent: il gagne des millions à chaque combat. Ce n’est pas le cas pour Eleider.»

Quand à Bute, il devait se battre rapidement après avoir été inactif depuis son affrontement contre Jack, notamment en raison d’une suspension de six mois pour dopage par contamination à l’ostarine à la suite de cet affrontement. Comme sa conjointe attend la venue de la cigogne pour mars, février devenait une date butoir pour lui.

Si Bute l’emporte contre Alvarez, il ne deviendra pas l’aspirant obligatoire à Stevenson, mais Alvarez perdrait ce statut s’il devait s’avouer vaincu. Bute pourrait alors le remplacer sur la carte du mois d’avril.

«Al Haymon, alors que nous étions affairés à évaluer différents scénarios pour Adonis, m’a demandé si Lucian accepterait de l’affronter. Ma réponse immédiate a été de lui demander s’il était en mesure d’avoir la télé américaine pour un tel combat. Il m’a dit qu’elles étaient prêtes à embarquer. J’ai alors dit à Al que je n’en parlerais pas à Lucian, par respect pour lui, afin qu’il ne pense pas que nous voulions le signer seulement pour qu’il affronte Stevenson, mais que je le lui dirais si ça venait de Lucian. Ça n’a pas été long que Lucian a évoqué cette possibilité. Alors oui, ce serait possible.»

«Je suis très intéressé par un combat contre Stevenson, a admis le Montréalais d’origine roumaine. Il y a quelques années, c’est lui qui courait après moi chez les 168 livres, maintenant, c’est l’inverse. Une victoire contre Alvarez me mettrait en position d’affronter Stevenson. Mon but, en 2017, est d’obtenir un autre combat de championnat.»

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