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Le Canadien Michael Barry admet s'être dopé

TORONTO – Le cycliste canadien Michael Barry a admis s’être dopé.

Le Torontois d’origine a reconnu ce fait dans un communiqué, mercredi, après que l’Agence antidopage des États-Unis (USADA) eut indiqué qu’il était l’un des cyclistes ayant témoigné contre Lance Armstrong dans une enquête sur le dopage.

La USADA a fait savoir que 11 cyclistes ont témoigné dans l’enquête visant Armstrong.

Dans son communiqué, Barry a déclaré qu’il s’est dopé à l’époque où il faisait partie de l’équipe cycliste américaine Postal Service, qui était menée par Armstrong.

Il a dit regretter profondément cette décision, qui a provoqué des remords chez lui à l’époque. Il a affirmé qu’il ne s’est pas dopé depuis l’été 2006.

Barry a présenté des excuses et indiqué qu’il accepterait une suspension ou toute autre conséquence découlant de ses gestes.

Le recours à la tricherie n’a jamais fait partie des ambitions de Barry en cyclisme mais à son arrivée chez les pros, il a rapidement vu que ça faisait partie de la réalité au plus haut niveau.

«J’étais sans reproche à ma première année avec U.S. Postal Service, mais j’ai vu ce qui se passait autour de moi, a dit Barry à partir de son domicile en Espagne. J’ai découvert que mes cochambreurs se dopaient, et puis ça a commencé à me peser. Je voyais tout ce dopage autour de moi et je souffrais, je ne performais pas très bien.»

Barry, qui s’est joint à U.S. Postal en 2002, poussait son corps à la limite. Une mauvaise chute en huitiième étape du Tour d’Espagne a représenté un creux, et il s’est demandé s’il pouvait vraiment rivaliser sans tricher.

«La saison suivante un coureur, George Hincapie, m’a dit que j’avais du talent et m’a suggéré d’essayer de l’EPO et de la testostérone. J’ai commencé à y penser et je suis finalement aller voir des médecins, et on m’en a fourni.»

Barry a pris sa retraite le mois dernier, à 36 ans. Bien qu’il dise ne pas avoir utilisé de produit interdit depuis 2006, il vivait depuis un mensonge avant mercredi, avant les révélations de l’USADA.

Selon Barry, les coureurs partageaint les drogues et les façons de les utiliser.

«Quand vous partagez une tricherie, il y a un lien qui se crée, mais ça favorise aussi de la jalousie et un environnement toxique, a dit Barry. Avec le recul, je vois ces années-là comme ayant été très difficiles.»

Pour ce qui est d’Armstrong, Barry dit qu’il n’a pas grand-chose à ajouter.

«Je ne peux pas commenter sur Lance parce que je ne l’ai jamais vu se doper et je ne sais pas ce qu’il a fait, a dit Barry. Mais s’il ment, j’espère qu’il va l’admettre. Dans mon cas, ça me fait du bien de finalement être honnête.»

Dans sa déclaration, Barry dit que son coéquipier David Zabriskie lui a parlé d’une fois où Floyd Landis, lui aussi avec Postal, a dû s’occuper de sacs contenant du sang d’Armstrong, pendant une absence de ce dernier.

Barry dit aussi qu’Armstrong lui a envoyé un courriel en 2010, en lien à des allégations de Landis. Barry soutient qu’Armstrong lui a demandé s’il témoignerait qu’il n’y avait pas de dopage systématique dans leur ancienne équipe.

Barry lui a dit de dire à son avocat de le contacter. Il a reçu un courriel de l’avocat, mais n’a jamais parlé avec lui de la demande d’Armstrong.

L’USADA a banni Armstrong à vie et fait valoir que ses sept victoires au Tour de France sont annulées.

À la suite de ce qu’il a reconnu, Barry a reçu la sentence minimale de six mois de suspension. Comme il est retraité, ça ne veut pas dire grand-chose, mais il dit que l’USADA plaide l’amnistie pour ceux ayant collaboré à son enquête.

Barry a toujours été dans l’ombre de vedettes telles qu’Armstrong, mais il a eu une longue carrière internationale, en plus d’écrire trois livres.

Ses années de cylisme ont laissé des marques, notamment une plaque de métal et 10 vis au bras, résultat de sa dernière chute.

En 2003, Hincapie lui a dit que l’EPO et la testostérone le feraient mieux se sentir, et qu’il n’aurait pas besoin d’en prendre beaucoup pour voir des résultats.

Barry dit avoir rencontré le Dr Luis del Moral et le directeur d’équipe, Johan Bruyneel, pour parler de dopage. Au lien de discuter des mérites de se doper, Barry dit que lui et Zabriskie ont reçu des conseils sur comment utiliser l’EPO, avant de recevoir une injection. Ils ont aussi eu des trucs de base pour ne pas se faire prendre.

«J’ai utilisé de l’EPO et de la testostérone pendant certaines périodes entre 2003 et 2006, a dit Barry. J’ai aussi utilisé de la cortisone une fois en 2003 et des hormones de croissance humaine une fois en 2004. J’obtenais les produits dopants des docteurs de l’équipe U.S. Postal Service et de d’autres athlètes.»

Barry dit qu’il y avait une différence notable en compétition en étant dopé, mais il mentionne qu’il s’est mieux senti quand il a arrêter de le faire – il dormait mieux et se sentait plus satisfait de comment il menait ses courses.

«J’ai recommencé à avoir du plaisir en arrêtant de me doper, a mentionné Barry. Ç’a été une belle façon de terminer ma carrière. J’avais vraiment retrouver du plaisir à m’entraîner et à rivaliser en course.»

Barry a changé d’idée sur le dopage après un accident qui lui a presque coûté la vie en 2006 au Tour de Flandres, quand personne de l’équipe n’est allé le voir à l’hôpital..

«J’étais vraiment seul, dit-il. C’est là que j’ai réalisé que je courais et que je prenais des risques pour des gens qui ne ne souciaient pas vraiment de moi ou de ma santé.»

Barry savoure ces temps-ci le temps passé à la maison avec sa femme et leurs deux enfants. Il veut écrire un autre livre et rester impliqué dans le cyclisme d’une façon ou d’une autre.

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