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Le REM sera prolongé vers l’est et le nord-est de Montréal

Maquette de la station Notre-Dame du REM dans l'Est.

Maquette de la station Notre-Dame du REM

Le Réseau express métropolitain (REM) sera prolongé vers l’est de Montréal jusqu’à Pointe-aux-Trembles, ainsi que vers le nord jusqu’au Cégep Marie-Victorin, situé à la limite entre Rivière-des-Prairies et Montréal-Nord, ajoutant une vingtaine de stations à celles déjà annoncées.

Le premier ministre de Québec, François Legault, en a fait l’annonce mardi matin lors d’une conférence de presse. «C’est un projet qui va améliorer la qualité de vie de milliers de Québécois au quotidien, qui va créer de la richesse pour l’Est de l’île et pour tout le Québec et qui va nous aider à réduire nos émissions de GES», a-t-il déclaré.

L’investissement du «REM de l’Est» est évalué à 10 G$, faisant plus que doubler la facture initiale du REM. Il s’agit du montant le plus important jamais investi dans un projet de transport collectif au Québec.

Le directeur général de CDPQ-Infra, Jean-Marc Arbaud, explique cette différence par le fait que le REM de l’Est est une nouvelle infrastructure.

«Le premier REM était le développement d’une infrastructure sur la mise à jour et le redéveloppement d’infrastructures déjà saturées et existantes», dit-il.

Le partage de la facture reste encore à déterminer, mais il se fera entre la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ)ainsi que les gouvernements du Québec et du Canada, a précisé M. Legault.

Les travaux devraient commencer en 2022, année prévue pour la mise en service de la «phase 1» du train électrique.

Tracé en deux antennes

Le tracé de la «phase 2» s’étendra sur 32 km, se déployant sur deux antennes et un tronçon commun. 

Partant du centre-ville à la hauteur du boulevard Robert-Bourassa, le réseau aérien s’insère au centre du boulevard René-Lévesque. Il se poursuit de la rue Notre-Dame à la rue Dickson, dans Hochelaga-Maisonneuve. 

Le tracé se sépare ensuite en deux antennes distinctes. L’une, aérienne, rejoint l’avenue Souligny et la rue Sherbrooke, jusqu’à Pointe-aux-trembles. 

L’autre, souterraine, quitte la rue Dickson vers le nord, pour rejoindre l’arrondissement Montréal-Nord en passant par l’hôpital Maisonneuve-Rosemont.

Répondre à un besoin

Selon la mairesse de Montréal, Valérie Plante, ce projet a le potentiel de transformer la mobilité dans l’Est et le Nord-Est de la métropole. En effet, l’offre de transport collectif est actuellement pauvre dans ce secteur.

«Ce nouvel accès au transport collectif vers le centre-ville vient ouvrir les horizons pour plusieurs quartiers montréalais, dont Pointe-aux-Trembles, Montréal-Nord, Saint-Léonard et Mercier–Hochelaga-Maisonneuve», a-t-elle affirmé.

Avec le REM de l’Est, il sera possible de se déplacer de Pointe-aux-Trembles au centre-ville en 25 minutes. Selon les calculs de CDPQ-Infra, la filiale de la CDPQ chargée du projet, cela représente 35% à 70% de gain de temps par rapport à la voiture. 

Le trajet du Parc Maisonneuve au centre-ville devrait prendre 10 minutes. 

Selon les estimations de CDPQ-Infra, ce nouveau réseau devrait attirer plus de 133 000 usagers par jour. De ceux-ci, 70% seraient de nouveaux adeptes du transport en commun, indique Jean-Marc Arbaud.

Une facture salée expliquée

La spécialiste des affaires municipales Danielle Pilette n’est pas étonnée que la facture du REM de l’Est soit aussi salée.

Elle explique que le projet coûtera plus cher que la première phase du REM puisqu’il impliquera plusieurs kilomètres de reconfiguration de voies de circulation.

Mme Pilette ajoute que plus d’expropriations seront nécessaires puisque la construction se fera proportionnellement moins en voie souterraine. «Or, les prix des terrains et des bâtiments augmentent encore plus rapidement depuis la pandémie, dit-elle. Il est à prévoir que les prix des expropriations seront prohibitifs dans plusieurs années, au moment de la construction de ce REM.»

Par ailleurs, la construction en tant que telle aussi coûtera plus cher. «Enfin, dans l’est, point technique non négligeable, on n’est généralement non pas sur le roc, mais sur l’argile, instable, fait-elle valoir. Il faudra consolider le sol sur de nombreux kilomètres, ce qui représentera une charge élevée.»

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