Des dizaines de personnes ont manifesté à Westmount, samedi, afin d’afficher leur soutien à la nation autochtone Wet’suwet’en, dont les chefs héréditaires dénoncent le passage sans leur consentement du projet d’oléoduc Coastal GasLink, sur leur territoire, dans le nord de la Colombie-Britannique.
Les militants se montrent critiques du travail de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), qui a notamment procédé à l’arrestation d’une quinzaine de personnes, dont une photojournaliste et un documentariste lors d’une intervention visant à mettre fin au blocus d’une route d’accès au chantier de Coastal GasLink, le 19 novembre.
Réunis vers 14h devant les bureaux de la GRC, à l’angle du boulevard Dorchester et de l’avenue Greene, samedi, les manifestants ont été harangués par Marlene Hale et Eve Saint, deux militantes de la nation Wet’suwet’en.
«Leur pipeline est illégal. Ce gouvernement est illégal. Pourquoi devrions-nous obéir à un gouvernement qui nous veut tous morts ? Ils donnent la priorité à un pipeline sur la vie humaine. Quand on regarde ce qui se passe au sud de la province avec les inondations. Ils envoient la GRC pour protéger un pipeline au même moment où des gens sont en train de perdre la vie», a martelé Mme Saint.
«C’est vraiment important pour moi de faire passer le message à l’ensemble du Canada, aux autochtones partout au pays, pas seulement les Wet’suwet’en, pour que les gens sachent exactement ce qui se passe», a quant à elle indiqué Mme Hale, en entrevue à Métro.
Rappelons que le projet Coastal GasLink a suscité la controverse depuis 2019. La mobilisation d’activistes autochtones et environnementaux s’est non seulement manifestée par le blocage de voies d’accès chantier en territoire Wet’suwet’en, mais aussi par des rassemblements et des blocus ferroviaires ailleurs au pays.
D’une valeur de 6,2 G$, le projet de gazoduc de la compagnie TC Énergie, Coastal GasLink vise à permettre l’exportation de gaz naturel liquéfié de Dawson’s Creek, en Colombie-Britannique, vers l’Asie via le port de Kitimat, sur la côte ouest canadienne. Afin de construire l’oléoduc de 670 kilomètres, TC Énergie, anciennement TransCanada a signé des ententes avec une vingtaine de conseils élus des Premières Nations.
Marche
Après la conclusion des discours, vers 15h, samedi, les manifestants ont déambulé dans les rues avoisinantes sous le regard des policiers du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).
De nombreux groupes de pression ont endossé la manifestation, dont Solidarité sans frontières, le Collectif opposé à la brutalité policière, l’Association facultaire des étudiante des sciences humaines de l’UQAM, la Coalition étudiante pour un virage environnemental et social ainsi que le groupe Extinction Rébellion Québec.
Rappelons que le 29 octobre, des militants d’Extinction Rébellion avaient déployé deux bannières sur le toit d’immeubles surplombant l’autoroute 40, à Montréal, afin de dénoncer les agissements de la Banque Royale du Canada (RBC) dans le financement du pétrole et dans le débat sur la nation autochtone Wet’suwet’en.
Sur une des deux affiches, on voyait un grizzly attaquant un lion, emblème de la Banque Royale. Pour XR, cette bannière symbolisait sa »solidarité» avec la lutte des militants Wet’suwet’en contre l’oléoduc Coastal GasLink.