Le gouvernement du Québec décide finalement d’emboîter le pas au gouvernement du Canada, ainsi qu’à la Ville de Montréal, et de suspendre toutes ses publicités sur Facebook et Instagram «en solidarité avec les médias». Plusieurs paliers gouvernementaux ont donc pris la décision de riposter aux menaces de Meta de retirer les contenus des médias canadiens de ses plateformes.
Le premier ministre du Québec, François Legault, en a fait l’annonce sur son compte Twitter mercredi après-midi. «Aucune entreprise n’est au-dessus des lois», a-t-il écrit.
M. Legault avait d’abord mentionné, plus tôt mercredi, ne pas être rendu à l’étape du boycottage, mais il est finalement revenu sur sa décision.
Les villes de Montréal, de Longueuil et de Québec ont aussi annoncé qu’elles cesseraient d’acheter des publicités sur Facebook.
Également mercredi, Québecor, Cogeco et CBC/Radio-Canada ont tous décidé de retirer leurs publicités des réseaux de Meta. L’Association des agences de communication créative a quant à elle lancé un mouvement visant à inciter les annonceurs à investir dans les journaux locaux pour leurs publicités.
Ces décisions s’inscrivent dans la foulée des menaces de Meta de cesser de partager les contenus médiatiques canadiens après l’adoption de la loi C-18. Avec cette loi, Ottawa exigera des géants du web qu’ils versent des redevances aux entreprises médiatiques canadiennes dont ils utilisent les contenus. Face à l’adoption de cette loi, Meta et Google ont annoncé leur intention de retirer les contenus des médias canadiens de leurs plateformes.
La Fédération nationale de la culture et des communications (FNCC-CSN) a salué la décision de Québec ainsi que celle du gouvernement fédéral de suspendre leurs investissements publicitaires sur les plateformes Meta (Facebook et Instagram). «On ne peut pas laisser Meta et Alphabet dicter les lois de ce qu’il est juste ou pas de faire au Canada, il en va de notre démocratie. Chaque ville, chaque province doit se joindre à l’effort dans ce bras de fer pour assurer un juste financement de nos médias et leur survie. La loi leur demande simplement de s’asseoir avec les ayants droit de l’information qu’ils publient pour avoir une entente sur le partage des revenus», explique la présidente de la FNCC-CSN, Annick Charette.