Pour faire face à la violence armée, le Parti libéral du Québec (PLQ) s’est engagé ce jeudi à investir 90 M$ pour financer la prévention. Deux jours après les deux meurtres en plein jour qui ont secoué Montréal, le parti de Dominique Anglade promet d’investir un dollar supplémentaire pour les organismes communautaires qui œuvrent en prévention pour chaque dollar investi dans l’opération Centaure.
Elle en fait l’annonce devant la pizzeria Napoli, à Montréal, où un meurtre a eu lieu en plein jour mercredi.
«Nous avons besoin d’une première ministre qui prend la question de la violence armée dans la grande région de Montréal au sérieux. […] On propose d’investir massivement afin d’avoir plus de prévention, plus de policiers et plus de financement, pour contrer la violence armée», indique le PLQ dans un communiqué.
Gabriel Nadeau-Dubois, le chef parlementaire de Québec solidaire (QS), propose, lui, «d’allouer davantage de ressources psychosociales et de refinancer adéquatement le communautaire pour dégager les policiers et leur permettre de se concentrer sur la lutte au crime organisé». Cette déclaration ne comprend en revanche pas de chiffres sur le financement.
Deux jours après les deux meurtres en plein jour qui ont secoué Montréal, les deux principaux partis d’opposition semblent en tout cas s’accorder sur les moyens à engager pour lutter contre le fléau de la violence. Comme d’autres élus locaux montréalais avant eux, ils misent sur les ressources communautaires.
Où est Legault? demandent les oppositions
«Sur la question de la violence à Montréal, François Legault fait un Zoom, un tweet. Nous, sur le terrain, ce qu’on voit, c’est que ça se détériore chaque fois un peu plus», a asséné Dominique Anglade ce jeudi. Gabriel Nadeau-Dubois reproche également à la CAQ d’avoir été absente sur le sujet «pendant tout son mandat à l’Assemblée nationale».
Québec solidaire, par la voix du député Alexandre Leduc, croit aussi que des «patrouilles mixtes pourraient notamment être favorisées». Le programme publié en 2019 par le parti, en matière de sécurité publique, ne fait toutefois pas mention de mesures de prévention. Les propositions se concentrent essentiellement sur les moyens de lutte contre la violence policière.
La plateforme solidaire pour les élections de 2022 n’a, elle, pas encore été dévoilée. Elle pourrait ainsi comprendre le détail des engagements solidaires en matière de financement pour la prévention de la violence armée.
De son côté, le parti de Mme Anglade souhaite également augmenter les effectifs policiers sur le terrain. Elle estime que c’est à la Ville de Montréal d’évaluer ses besoins, que les libéraux seraient prêts à financer.
Québec solidaire veut également «mettre toute la pression» sur le fédéral pour accélérer l’interdiction totale des armes de poing. Le gouvernement Trudeau avait par ailleurs annoncé un financement de 42 M$ destiné à la prévention contre la violence urbaine. Le gouvernement québécois a pour sa part souligné l’existence du programme Centaure de 200 M$, qui vise à lutter contre la violence armée.
Le PQ veut 460M$ de plus par an pour le financement des organismes
Le Parti québécois veut aussi passer par la prévention contre la violence armée. Il propose 460M$ par an supplémentaires pour le financement des organismes communautaires à la mission. Des sommes qui serviraient à recruter de travailleurs sociaux, travailleurs de rue et du personnel dans les écoles dans les quartiers les plus touchés par l’insécurité.
Les Péquistes proposent également de créer un registre des organisations criminelles. Ceux qui s’y identifieraient risqueraient ainsi une peine de prison. Une proposition que le Bloc québécois a déjà tenté de pousser au niveau fédéral.
Sur le plan des armes à feu, il propose de renforcer les effectifs de police et créer une escouade mixte pour lutter contre la contrebande d’armes à feu transfrontalière.