Québec solidaire (QS) s’engage à réduire de 50% les tarifs des transports en commun partout au Québec. Le parti veut appliquer la mesure progressivement pour aider les sociétés de transport «à absorber la hausse de l’achalandage». De plus, ces dernières recevraient 500 M$ par année, en 2026-2027, pour compenser les pertes de revenus liées à la baisse des tarifs.
«Ça va encourager les gens à changer leurs habitudes, mais ça représente aussi, pour les familles les plus touchées par la crise de l’inflation, des économies importantes. En pleine crise du coût de la vie, ce sont des économies qui vont donner de l’air aux individus et qui vont leur permettre de dépenser ailleurs dans leur budget», croit Gabriel Nadeau-Dubois, co-porte-parole de QS et député sortant de Gouin.
La réduction des tarifs des transports en commun serait de 20% en 2023-2024. Une autre tranche de 10 points serait retirée chaque année, jusqu’à atteindre une réduction de 50% en 2026-2027.
Québec solidaire ramène ainsi une mesure présentée lors de la campagne électorale de 2018. D’après le parti, une personne vivant sur la Rive-Sud de Montréal économiserait 900 $ annuellement en transport grâce à cette proposition.
Sur l’île de Montréal, dans la circonscription de Viau, QS estime les économies potentielles à 564 $ par an. Cet engagement a pour objectif de réduire l’usage de la voiture en ville, notamment.
Achalandage réduit après la refonte tarifaire de l’ARTM
Rappelons que, suite à la refonte tarifaire de l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) entrée en vigueur le 1er juillet 2022, une baisse de l’achalandage a été remarquée dans les stations de métro des rives sud et nord. Le prix d’un aller simple dans ces zones est passé de 3,50 $ à 5,25 $.
Des données récoltées par La Presse montrent une baisse de l’achalandage de 16,2% de juin à juillet, dans les quatre stations de Longueuil et de Laval. Nos confrères notent qu’aucune baisse similaire n’a été observée, hors pandémie, par le passé. Dans un courriel envoyé à Métro, l’ARTM souligne que la réduction est imputable à divers facteurs, comme le télétravail, la météo ou particulièrement la saisonnalité.
«Des gens sont tentés de prendre [le transport en commun], mais s’il n’est pas abordable, ça n’a pas d’allure. On ne peut pas demander aux gens de changer leurs habitudes si c’est trop cher», a souligné Gabriel Nadeau-Dubois.
Rappelons aussi que, début juillet, la Société de transport de Montréal (STM) avait censuré une affiche publicitaire militante dénonçant la hausse tarifaire de l’ARTM. L’Association pour le transport collectif de la Rive-Sud (ATCRS) croyait ainsi que l’augmentation nuisait «à l’accessibilité financière du transport en commun à Longueuil».
La mesure proposée par QS, au coût total de 2,37 G$ sur un mandat de quatre ans, s’ajoute à ses autres engagements en matière de transport. Pour l’île de Montréal, le parti prévoit la création de 80 km nouvelles lignes de train-tram, d’une ligne mauve, et de 100 km de voies réservées au service rapide par bus.