Un résident d’Outremont déposera ce matin au greffe de l’arrondissement une pétition de plus de 1800 signatures réclamant la tenue d’une consultation publique «indépendante» sur le stationnement et la circulation.
Cette pétition a été lancée le 5 juillet au lendemain de l’adoption officielle d’un règlement visant à tarifer l’ensemble des places de stationnement sur rue. En vertu du droit d’initiative à l’échelle de l’arrondissement, 925 signatures étaient requises à la tenue d’une consultation publique. C’est beaucoup moins que les 15 000 signatures exigées lorsque l’objet de la pétition relève de la ville-centre, comme cela est le cas pour l‘encadrement des circulaires.
Dans les derniers mois, Marc Poulin a interpellé à de nombreuses reprises le maire d’Outremont, Philipe Tomlinson, en séance du conseil municipal. Ce dernier lui a indiqué que l’arrondissement entend mandater une firme spécialisée pour réaliser cette consultation. Pour ce faire, un appel d’offres devra être lancé une fois que l’arrondissement aura approuvé la pétition dans les prochaines semaines.
«En ce moment, on ne pense que le choix va être fait en toute indépendance parce qu’on ne nous implique pas», a répliqué lundi à Métro M. Poulin. Ce dernier réclame que ce mandat soit confié à l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM), qu’il qualifie d’«indépendant».
L’organisme n’a pas voulu commenter précisément la demande du résident d’Outremont. Une porte-parole a toutefois souligné que le budget de base de l’organisme est le même depuis 15 ans. Une situation qui vient limiter le nombre de consultations que peut réaliser annuellement l’OCPM.
L’organisme mène actuellement de front quatre consultations publiques.
«Pour nous, il n’y a aucune raison d’embarquer l’OCPM dans ce projet qui est très local.»-Philipe Tomlinson, maire d’Outremont
Plus de stationnement
Le projet de règlement en question a été présenté à la fin mai aux médias. Celui-ci consiste à faire passer de 40 à 100% les places de stationnement sur rue tarifées. Les résidents devront débourser jusqu’à 140$ par année pour une vignette. Les visiteurs pourront également obtenir une vignette journalière au prix de 10$.
«La proposition du maire va faire en sorte que 100% de la rue va être accessible à tout le monde. Ça ne laissera plus de places aux résidents et à leurs visiteurs», a déploré M. Poulin.
Ce dernier craint par ailleurs que ce règlement contribue à la congestion routière en ajoutant des places de stationnement dans l’arrondissement.
«Le meilleur moyen d’augmenter la circulation routière, c’est d’augmenter le nombre de places de stationnement. Et c’est exactement ce qu’on va faire», a-t-il affirmé.
Au départ, l’arrondissement prévoyait d’ajouter 400 cases en mettant fin au stationnement en alternance dans plusieurs rues à sens unique. À la demande des citoyens, ce nombre a été revu à la baisse.
«On a enlevé 230 places de stationnement dans le dernier conseil d’arrondissement», a indiqué lundi à Métro Philipe Tomlinson.
«On va de l’avant»
Dès le 7 octobre, l’arrondissement procèdera à l’installation progressive des 4000 nouvelles enseignes nécessaires à l’application de ce règlement. Celle-ci devrait se poursuivre «jusqu’à la mi-décembre», a indiqué le cabinet du maire d’Outremont.
«On avance malgré le fait qu’il y a une consultation qui est demandée», a souligné M. Tomlinson.
Les consultations issues du droit d’initiative sont soumises à certaines limites. Celles-ci ne peuvent pas aborder le budget, la tarification ou les taxes.
«Il y a certains éléments qui vont être évalués par la consultation, mais on va de l’avant [avec le règlement]», a-t-il ajouté.
Plantation d’arbres
Grâce à cette nouvelle politique de stationnement, l’arrondissement entend obtenir 400 000$ par année. Les fonds ainsi récoltés seront dédiés à des mesures environnementales, notamment la plantation d’arbres.
«On coupe plus d’arbres qu’on en plante depuis trois ans et c’est une tendance qu’il faut absolument renverser», a souligné le maire d’Outremont.