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Montréal lance une pétition sur le Publisac en vue d’une consultation publique

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Photo: Archives Métro

La Ville de Montréal a mis en ligne mercredi une pétition qui pourrait mener à une consultation publique sur le Publisac. Une première dans la métropole. Cette démarche est réclamée depuis plusieurs mois par le citoyen engagé Charles Montpetit et son mouvement populaire Antipublisac.

Le principal intéressé s’est dit fier de ce dénouement «après un duel administratif de plusieurs mois» qui a fait beaucoup de bruit dans les médias et sur les réseaux sociaux. Ayant d’abord choisi de renvoyer la balle aux arrondissements, la Ville a finalement choisi d’en faire une affaire de compétence centrale, il y a quelques semaines. 

«C’est l’aboutissement de trois mois de travail, donc c’est une grande émotion», a reconnu M. Montpetit en point de presse. «On demande que les sacs de plastique soient remplacés par un emballage qui ne nécessite pas un tri à part parce que présentement, on ne peut pas recycler le sac de plastique qui contient les circulaires, à moins que le sac et le contenu aient été séparés.»

«Les gens jettent ça dans le bac de recyclagle et ne se rendent pas compte que ce ne sera pas recyclé si ce n’est pas séparé et les centres de tri sont trop débordés. Ils ne peuvent pas faire ça», a-t-il martelé.

Dans sa demande, M. Montpetit exige que le choix de recevoir le Publisac revienne aux citoyens. S’ils acceptent, ils pourraient afficher sur leur résidence «un logo représentant une circulaire entourée d’un cercle bleu», a-t-il suggéré.

La Ville devrait aussi demander que le sac de plastique contenant les publicités soit remplacé «par un emballage qui n’a pas à être séparé du contenu pour être recyclé», a indiqué Charles Montpetit. Ce dernier souhaite aussi que la Ville «veille à remettre des amendes» quand le Publisac est distribué à des citoyens qui ne veulent pas le recevoir.

«Ces mesures rédui­ront fortement les 500 tonnes d’articles publicitaires distribués chaque semaine, comme la Loi canadienne anti-pourriel le fait pour les circulaires en ligne en limitant leur diffusion aux gens intéressés. Cela mettra aussi fin à l’usage hebdomadaire de 900 000 sacs de plastique qu’il faut présentement trier à part avant le dépôt dans un bac vert.» – Charles Montpetit

La responsable de la transparence et de la démocratie, Laurence Lavigne Lalonde, a reconnu mercredi matin, lors d’une séance du comité exécutif, l’importance d’agir dans ce dossier. «C’est une question qui nous préoccupe beaucoup, la quantité de papier qui est utilisée pour la distribution de porte à porte de publisacs, a-t-elle détaillé. On trouve que c’est quelque chose d’intéressant pour nous aider à réduire la quantité de papier qui est distribuée.»

«Je pense que c’est un sujet qui est vraiment d’actualité. Les gens veulent vraiment une réduction de la matière à la source pour qu’on envoie le moins de choses dans les centres de tri et les centres d’enfouissement», a-t-elle ajouté en mêlée de presse, insistant sur le fait qu’il s’agit «de la première fois [que la Ville de Montréal] a un droit d’initiative en ligne».

15 000 en trois mois
Pour qu’une consultation publique soit organisée sur le Publisac, pas moins de 15 000 signatures devront être recueillies d’ici le 11 juin prochain. Jeudi en matinée, déjà près de 5000 citoyens l’avaient signée. Si l’objectif est atteint, le comité exécutif pourrait mandater l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) ou une commission permanente de coordonner la suite des choses.

M. Montpetit estime que les signatures nécessaires seront rapidement amassées, puisqu’il peut compter sur l’aide d’organismes environnementaux, tels que Équiterre, Condition Climat Montréal, Greepeace et la Fondation David Suzuki.

«Le mouvement ne s’arrêtera pas là, a prévenu Charles Montpetit. Des sympathisants soumettent actuellement des propositions simi­laires aux élus municipaux de bien d’autres villes du Québec.» Il a souligné que mis «bout à bout», les 182 millions de sacs de circulaires «dont les militants veulent contrôler le flot à travers la province feraient 2,5 fois le tour de la planète chaque année».

En décembre dernier, le président de Transcontinental, François Olivier, avait confié à Métro qu’il entendait se présenter à l’hôtel de ville de Montréal en 2019 pour défendre le Publicsac, un produit «géré de façon écoresponsable», selon lui.

«Ça va être une opportunité pour voir comment aider», avait-il indiqué, évoquant la possibilité de donner un coup de main aux centres de tri en «éduquant les consommateurs», notamment en leur expliquant de retirer les publicités des sacs de plastique.

Avec la collaboration de Zacharie Goudreault 

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