À l’instar de plusieurs autres opérateurs, la Société de transport de Montréal (STM) obligera dès mardi les usagers à embarquer «par la porte arrière» des autobus afin de limiter la propagation du coronavirus avec ses chauffeurs, dont le syndicat s’est fait bruyant à cet égard dans les derniers jours. Une série d’autres mesures seront mises sur pied pour «diminuer les contacts directs».
«Il sera désormais interdit d’obstruer la porte et le couloir avant», confirme à Métro la porte-parole de la STM, Amélie Régis. Elle souligne que la clientèle en fauteuil roulant pourra toutefois continuer d’embarquer à l’avant. Des affiches explicatives seront clairement identifiées dans chaque autocar.
La STM avertit ses usagers qu’il faudra «laisser libre» le siège à l’arrière du chauffeur «en tout temps» pour protéger les employés. Si un titre valide sera «toujours nécessaire» pour monter à bord d’un bus, les inspections seront toutefois beaucoup plus compliquées à opérer. L’organisation en appelle donc à l’honnêteté des Montréalais, qui doivent en théorie continuer de payer.
À l’aéroport Pierre-Elliot Trudeau, le kiosque du service de navette 747, qui fait la liaison avec le centre-ville, sera également fermé pour diminuer les risques. Les taxis et les minibus seront limités à un seul client par voyage.
Des chauffeurs de la STM qui en veulent plus
Plus tôt, lundi, le Syndicat des chauffeurs d’autobus de Montréal a indiqué avoir fait plusieurs demandes «depuis la semaine dernière» à la STM pour mieux se protéger contre le coronavirus. Si l’employeur avait d’abord «dit non» à l’ensemble des propositions du syndicat, celles-ci se retrouvent pour la plupart dans les mesures qui ont été adoptées mardi.
«Les employés de la santé sont des ange-gardiens, on est tout à fait d’accord. Mais il ne faut juste pas oublier que nous, on les emmène au travail. On demande à être considéré aussi.» -Renato Carlone, président du Syndicat des chauffeurs de bus, sur les ondes de Radio-Canada
Selon le leader syndical, les chauffeurs de bus devraient rapidement être considérés comme un «service essentiel» et ainsi avoir accès aux services de garde d’urgence mis en place par le gouvernement Legault. Pour rappel, les inspecteurs dans le métro ont fait le même genre de demande hier.
«On demande un peu de flexibilité pour ceux qui sont monoparentaux ou qui ont des jeunes enfants. À un moment donné, nos banques de maladies, ça se vide vite. Et malheureusement, on sait que ça va durer assez longtemps cette crise-là», ajoute M. Carlone. «Il faut calmer les craintes de nos membres», dit-il, déplorant que la STM refuse par exemple de donner des gants ou des masques à ses chauffeurs.
Interpellée sur la question mardi, la mairesse de Montréal Valérie Plante a confirmé avoir eu des discussions avec le syndicat à ce sujet. «Éviter le contact rapproché pendant un quart de travail qui dure huit heures, on trouvait que c’était très raisonnable», a-t-elle illustré. La Ville affirme que plusieurs mesures étaient déjà en place cependant, la STM distribuant notamment des serviettes aux chauffeurs, tout en invitant ceux-ci à se laver les mains «de façon quotidienne».
Et dans le métro?
Le métro de Montréal n’est pas en reste; d’autres éléments de protection y seront intégrés dans les prochains jours. L’achat et la recharge de titres ne se fera désormais que par les distributrices automatiques, notamment.
«On suspend aussi le soutien aux déplacements, en raison de la baisse de l’achalandage», indique Amélie Régis. Les agents de station seront tout de même encore en poste, dans leur loge devant les bornes de passage.
Mardi, un second cas de COVID-19 a été recensé par les autorités sanitaires dans le métro. En effet, le 10 mars dernier, un citoyen testé positif au coronavirus a utilisé la ligne verte du métro ainsi que la ligne d’autobus 106. Tous les usagers ayant circulé entre les stations Angrignon et McGill ce jour-là, entre 10h55 et 11h20, devront surveiller l’apparition de symptômes.
Idem pour les navetteurs qui ont emprunté un bus de la STM entre le boulevard Newman et la station Angrignon entre 10h40 et 10h50.
Dans le bus à Montréal, les chauffeurs ont leur zone de protection et les passagers montent à l’arrière #COVID19 #stm #coronavirus pic.twitter.com/svoeh37bkJ
— Géraldine Martin (@M_Geraldine_) March 17, 2020