Des promoteurs immobiliers et des plateformes de type Airbnb adaptent leur offre en raison de la crise du coronavirus, notamment en proposant des logements à louer aux voyageurs qui doivent être mis en quarantaine.
«Il y a un effondrement très rapide depuis la COVID-19 de toute l’activité touristique», constate à Métro Greg Chauve. Ce dernier gère de nombreux appartements meublés dans la métropole qu’il loue normalement à des touristes pour quelques jours.
Devant la fermeture des frontières avec les États-Unis et l’appel des autorités publiques à cesser de circuler dans certaines régions du Québec, le tourisme a toutefois subi une chute drastique dans la province et ailleurs au pays.
M. Chauve a ainsi été contraint de revoir son modèle d’affaires. Il a notamment commencé à louer des logements à des voyageurs de retour au Canada. Ceux-ci doivent obligatoirement se placer en quarantaine pendant 14 jours au même endroit pour éviter la propagation du coronavirus, sous peine d’écoper d’une amende pouvant grimper jusqu’à 750 000$.
«Ce matin, j’ai passé toute ma matinée avec des gens qui sont à la recherche d’appartements pour un mois, deux mois. […] On s’adapte et on loue à perte en ce moment en louant beaucoup moins cher», souligne M. Chauve.
Un autre promoteur, qui a préféré garder l’anonymat, a pour sa part indiqué à Métro avoir mis en location mensuelle une dizaine de logements sur différentes plateformes, comme Kijiji et Facebook. Il louait auparavant ceux-ci aux touristes de passage en utilisant la plateforme Airbnb.
«L’idée, c’est d’essayer d’avoir des stratégies à court et à moyen terme parce qu’à long terme, on ne sait pas ce qui va se passer.» -Greg Chauve, gestionnaire immobilier
Airbnb et Sonder s’adaptent
Samedi, la ministre du Tourisme, Caroline Proulx, a ordonné la fermeture temporaire de toutes les résidences de tourisme, à l’exception des hôtels et de certains campings destinés à accueillir des «snowbirds» de retour de la Floride.
Toutes les réservations faites entre le 29 mars et le 13 avril via «les plateformes d’économie collaborative» doivent ainsi être annulées, a précisé le cabinet de la ministre Proulx par courriel.
Contactée par Métro, la plateforme Sonder a assuré qu’elle prend «uniquement les nouvelles réservations» pour ses logements situés dans ses deux «hôtels» au centre-ville, tandis que les résidences de tourisme qu’elle opère ailleurs dans la métropole ont fermé leurs portes temporairement.
L’entreprise offre par ailleurs des rabais à ses clients qui louent pour deux semaines et plus. Airbnb, pour sa part, tente de convaincre le ministère du Tourisme d’élargir sa liste d’exceptions.
«Nous avons proposé des exceptions additionnelles à la province afin de permettre la location à court terme dans des circonstances essentielles, par exemple pour les travailleurs de la santé ou les Québécois qui doivent faire de l’auto-isolement», souligne la directrice des politiques publiques d’Airbnb Canada, Alexandra Dagg.