Satisfaite de la réouverture des commerces et du déconfinement graduel à Montréal, la ministre responsable de la Métropole, Chantal Rouleau, appelle au respect des consignes. Sans quoi, Québec n’aura pas le choix de revenir en arrière.
«On attendait depuis longtemps que les commerces ouvrent. Là, ça ouvre. Alors, maintenant, il faut respecter les règles», a-t-elle plaidé dans une entrevue accordée lundi à Métro Média.
Cette fin de semaine, alors qu’elle s’affairait à distribuer des masques aux Montréalais, l’élue de l’Est de l’Île convient ne pas avoir vu assez de couvre-visages.
«Il y avait beaucoup de monde dans les parcs. Il y a peut-être 50% des gens qui portent le masque actuellement. Nous devons atteindre un niveau plus élevé», lance Mme Rouleau.
En plus du port du masque, «fortement recommandé» au Québec, la distance de 2m et le lavage systématique des mains doivent devenir des habitudes pour les résidants du Grand Montréal, martèle la ministre responsable.
«Il ne faut pas baisser la garde. Si la santé publique considère qu’il y a un retour trop important, la recommandation qu’on va nous faire, ça va être de refermer les commerces, de retourner en confinement et de fermer les parcs.» – Chantal Rouleau, ministre responsable de la Métropole et de la région de Montréal, Chantal Rouleau
Selon la députée de Pointe-aux-Trembles, c’est le comportement des Montréalais qui décidera d’un déconfinement réussi. «On ne veut pas tout refermer», indique-t-elle.
Obliger le masque ou pas?
Mme Rouleau, qui a effectué plusieurs opérations de distribution de masques dans les derniers jours, espère voir les deux millions de couvre-visages adressés à la Ville de Montréal se rendre à bon port.
Pour l’instant, croit-elle, il n’est pas question d’obliger les citoyens de la métropole à se couvrir le visage.
«S’il faut y aller dans l’obligation, ce sera une décision du premier ministre. Même l’Organisation mondiale de la santé ne l’oblige pas», observe la ministre.
«On ne dit pas que vous serez punis si vous ne portez pas le masque. Mais c’est une marque de respect de le faire.» – Chantal Rouleau
Situation «maîtrisée»
À Montréal, épicentre de la pandémie de coronavirus au Québec, le taux de mortalité demeure élevé. Il s’élevait à près de 124 pour 100 000 habitants lundi.
L’évolution de la courbe épidémique encourage cependant la ministre Rouleau. D’après elle, la santé publique a «maîtrisé» la situation, du moins pour le moment.
«On maîtrise dans une certaine mesure. Mais ce n’est pas si beau que ça. Le virus est toujours présent, il ne faut pas oublier», répète-t-elle.
L’Est «préoccupe»
Malgré la situation dans le reste de Montréal, l’Est de la ville «préoccupe» particulièrement la ministre Rouleau.
En date du 25 mai, le territoire était le plus touché des cinq CIUSSS de l’Île de Montréal. On y comptait 7452 cas de COVID-19 et 744 morts.
«Ce virus-là fait ressortir ce qu’on connaissait: les inégalités sociales. Ça met une lumière crue sur la situation», analyse l’élue du secteur.