Montréal

Pas d’autos sur Saint-Laurent : la Ville envisage «une autre solution»

Saint-Laurent Milano

L’administration Plante affirme qu’elle respectera  «la volonté des commerçants» de la Petite-Italie, en majorité contre le projet d’interdire la circulation automobile sur le boulevard Saint-Laurent, ouvrant ainsi la porte à un éventuel recul.

Lors de la séance du conseil municipal, le maire de Rosemont-La Petite-Patrie, François W. Croteau, a affirmé que la Ville et l’arrondissement prendraient désormais en compte l’avis des commerçants.

«Je tiens à vous dire qu’étant donné la consultation qui a été faite récemment par la SDC, nous allons respecter la volonté des commerçants et nous allons continuer le travail pour trouver une autre solution», a-t-il déclaré en réponse à une question du chef adjoint de l’opposition, Francesco Miele.

Pendant la période de questions des citoyens, lundi soir, plusieurs commerçants ont de nouveau fait part de leur opposition à l’intention de la Ville de fermer le boulevard Saint-Laurent à la circulation automobile. M. Croteau a alors précisé la décision de la Ville.

«Il n’y aura donc pas de fermeture du boulevard Saint-Laurent, tel qu’annoncé», a-t-il assuré.

M. Croteau n’a pas révélé dans quel sens allaient les discussions en cours avec la SDC. Il n’a pas non plus précisé si la Ville envisage un statu quo pour l’artère commerciale.

«Nous allons continuer de discuter avec la SDC afin de trouver des aménagements. Dans la situation actuelle, ils devront favoriser le commerce local et bien entendu, respecter les mesures de distanciation et des règles sanitaires», a cependant expliqué le maire de Rosemont.

Discussions

La décision du maire d’arrondissement fait suite à plusieurs jours de discussion entre la Ville et la Société de développement commercial (SDC) Petite-Italie – Marché Jean-Talon. En effet, la SDC, qui avait donné son appui à l’arrondissement pressée par un délai très court, l’a finalement retiré vendredi.

Elle s’oppose ainsi formellement au projet de la Ville de créer une piste cyclable sur Saint-Laurent et à celui de l’arrondissement de fermer le boulevard aux voitures entre les rues Saint-Zotique et Jean-Talon.

Un sondage sans équivoque

Pour connaître la position de ses membres, la SDC a mené une consultation pour savoir quelle solution pourrait convenir aux commerçants de l’artère.

Les résultats publiés dimanche dans l’infolettre de la SDC sont sans équivoque. Plus de 60% des commerçants préfèreraient qu’aucun aménagement ne soit fait sur le boulevard Saint-Laurent. La SDC souhaite ainsi que la piste cyclable imaginée par la Ville fasse un détour par celle déjà existante de la rue Saint-Dominique.

«Selon nous, cette solution est parfaitement adaptée aux besoins des citoyens, des commerçants, des visiteurs à pied ou à vélo ainsi qu’à ceux de la clientèle de la Petite Italie», souligne la SDC dans son infolettre.

Des pistes de solution

Également opposée aux aménagements proposés sur le boulevard Saint-Laurent, l’opposition officielle souhaite que l’administration Plante respecte le statu quo réclamé par les commerçants.

Selon le leader adjoint d’Ensemble Montréal, Francesco Miele, le projet de la Ville serait «contre-productif» et ne favoriserait pas l’achat local.

«Le quartier va déjà beaucoup changer avec les aménagements prévus sur Bellechasse, Saint-Denis et Saint-Zotique. Sur Saint-Laurent c’est vraiment de l’entêtement. Les commerces de la Main sont souvent des commerces de destination, a-t-il souligné. La perte de cette clientèle, pourrait fortement affecter les commerçants.»

Plutôt que d’investir dans des aménagements, M. Miele souhaiterait que la Ville mette en place un plan de communication à grande échelle. Selon lui, une campagne de publicité pour le boulevard Saint-Laurent est nécessaire.

-Avec Zacharie Goudreault / Métro

 

Articles récents du même sujet

Exit mobile version