La station du Réseau express métropolitain (REM) est en voie de prendre forme dans le quartier de Griffintown près d’un parc qui viendra verdir le secteur, alors qu’ont été dévoilées lundi les maquettes de ce projet complexe. Le nom de la future station, qui rendra hommage à Bernard Landry, continue toutefois de soulever l’ire de la communauté irlandaise.
«C’est un secteur qui a connu un énorme développement dans les dernières années. Il devenait essentiel de bien pouvoir le desservir en transport collectif», a déclaré lundi après-midi la mairesse de Montréal, Valérie Plante.
Ils ont alors dévoilé les maquettes de la future station du REM, dont les travaux préparatoires sont déjà en cours. Celle-ci se situera au croisement des rues Ottawa, William et Dalhousie. Initialement envisagée dans le secteur du bassin Peel, elle se retrouvera finalement environ 800 mètres plus au nord, à proximité de l’École de technologie supérieure.
«Comme la demande de construction a été modifiée, sa réalisation est retournée à la planche à dessin pour trouver un endroit qui pourra recevoir cette station emblématique», a expliqué le directeur exécutif des affaires corporatives et du développement à CDPQ Infra, Harout Chitilian, maître d’œuvre du projet.
Le station du REM dans Griffintown verra d’ailleurs le jour en face du parc Mary-Griffin, en cours de réalisation sur le site d’un ancien stationnement. À terme, celui-ci viendra ajouter 8325 m2 d’espaces verts dans un secteur qui est un îlot de chaleur actuellement.
Un projet complexe
La station du REM dans Griffintown sera toutefois complexe à réaliser. Il faudra notamment assurer la préservation d’un pont ferroviaire, sur lequel passera le REM. Ce pont, construit de 1931 à 1943, a une importance patrimoniale.
«L’équipe du REM a tout fait pour limiter l’impact de ce projet sur le cadre bâti montréalais», a assuré M. Chitilian, qui n’a pu préciser à Métro le coût de cette station, indiquant seulement que celle-ci est prévue dans le budget de 6,5 G$ du REM.
D’autre part, cette future station devrait voir le jour d’ici 2023. Or, le tronçon entre la Rive-Sud et la Gare centrale entrera en fonction dès la fin de 2021. Les employés du chantier ne pourront alors avancer la réalisation de cette station que pendant environ quatre heures par jour, en soirée. Le reste du temps, le REM circulera entre Brossard et la Gare centrale, sans toutefois s’arrêter à la future station de Griffintown avant la fin de sa construction.
Harout Chitilian a d’ailleurs affirmé qu’aucun retard n’était prévu pour l’instant dans l’échéancier final du REM, à la fin 2023, bien que la crise du coronavirus ait mis ces travaux sur pause pendant environ un mois et demi. «Il y avait un rattrapage à faire au niveau de la conception des plans. On a profité de cette période pour le faire», a expliqué M. Chitilian.
«On voulait reconnaître le legs de Bernard Landry et comment il a contribué au développement économique de Montréal.» -Valérie Plante, mairesse de Montréal
Communauté irlandaise
En novembre 2019, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, avait fait part de son désir que la station du REM porte le nom de l’ancien premier ministre péquiste Bernard Landry, décédé le 6 novembre 2018, à l’âge de 81 ans. L’homme politique est notamment derrière le lancement en 2000 de la Cité du Multimédia, dont le terrain se situe à proximité de la future station qui portera son nom.
Cette proposition avait alors causé l’ire de membres de la communauté irlandaise, qui réclame que cette station leur rende hommage. Lundi, Mme Plante a affirmé avoir consulté les membres de cette communauté et avoir trouvé comme compromis d’intégrer le mot «Griffintown» dans le nom de cette station.
«C’est totalement inacceptable et nous allons continuer à nous y opposer aussi longtemps que nous pourrons le faire», a réagi à Métro le directeur de la Fondation du Parc du Monument irlandais de Montréal, Fergus Keys, qui estime que Griffintown représente «le cœur de la communauté irlandaise à Montréal».