Montréal

Vers un titre unique pour le transport en commun dans le Grand Montréal

ligne rose métro

Les usagers du Grand Montréal pourront utiliser un seul titre de transport pour se déplacer en train de banlieue, en métro, en bus et à bord du Réseau express métropolitain (REM), entrevoit l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM).

L’ARTM a présenté jeudi son projet de refonte tarifaire, qui fera l’objet d’une consultation virtuelle jusqu’au mois de novembre. L’organisation devrait ensuite adopter une nouvelle grille tarifaire en décembre. Celle-ci devrait ensuite entrer en vigueur le 1er juillet 2021.

Actuellement, plus de 700 titres différents sont offerts aux usagers du transport en commun dans le Grand Montréal. L’objectif premier de cette refonte est donc de mettre fin au casse-tête des citoyens qui empruntent différents modes de transport en commun pour aller au travail en uniformisant les modes de paiement pour ceux-ci.

«Il apparaissait important d’offrir un accès simplifié à ces services-là», a déclaré en conférence de presse virtuelle le directeur exécutif, Planification des transports et mobilité à l’ARTM, Daniel Bergeron.

Un seul titre de transport pour le Grand Montréal

Ainsi, dans son projet de refonte tarifaire, l’ARTM prévoit créer un titre «tous modes». Celui-ci permettrait aux résidents du Grand Montréal d’avoir accès aux différents réseaux de bus de la région, au métro et au train de banlieue en payant un seul abonnement intégré à leur carte Opus, en attendant un nouveau mode de paiement plus moderne.

Le nombre de zones tarifaires devrait aussi passer de huit, actuellement, à quatre. Les couronnes nord et sud de l’île de Montréal, incluses dans une seule zone, devraient être les premières à bénéficier de cette harmonisation.

L’arrivée progressive du REM dans la région permettra ensuite d’offrir ce titre unique aux résidents de Longueuil et de Laval, puis à ceux de l’agglomération de Montréal. Au final, l’ARTM se donne jusqu’en décembre 2024 pour compléter la mise en place de cette refonte tarifaire.

Un titre «tous modes», incluant le REM, devrait ainsi s’élever à 90$ par mois pour les déplacements sur l’île de Montréal. Un montant qui devrait grimper à 144$ pour les résidents des agglomérations de Laval et de Longueuil travaillant à Montréal et à 176$ par mois pour ceux résidant ailleurs dans les couronnes nord et sud de la métropole.

«En tenant compte de l’année d’implantation, il pourrait y avoir un ajustement en fonction de l’inflation. Ça pourrait varier légèrement», souligne M. Bergeron. Il assure toutefois  que la facture des usagers du transport en commun n’écopera pas de cette refonte.

«On a cherché à s’arrimer aux frais actuels», assure M. Bergeron, qui espère que cette mesure permettra de «faciliter» et d’«augmenter» l’utilisation du transport en commun dans la région métropolitaine.

«Choc tarifaire» pour certains

Les usagers du transport en commun de certains secteurs verront toutefois leur facture gonfler considérablement, soulève à Métro le président de Trajectoire Québec, François Pepin.

«Certains seront avantagés, mais d’autres seront désavantagés», soulève-t-il, en référence notamment aux résidents de la couronne sud de Montréal qui se rendent au centre-ville de la métropole en transport en commun. Ceux-ci verront leur facture mensuelle augmenter de plus de 40%, appréhende-t-il.

«Pour ces personnes, on va vouloir avoir une mise en place progressive [de la refonte tarifaire]», assure Daniel Bergeron. C’est d’ailleurs pourquoi l’ARTM se donne quatre ans pour compléter celle-ci, indique-t-il.

«On a demandé d’avoir une transition pour éviter un choc tarifaire.» -François Pepin, président de Trajectoire Québec

Situation financière

L’ARTM évalue à environ 113 M$ la facture associée à l’implantation de cette refonte tarifaire. Or, l’organisation, qui est responsable du financement du transport en commun dans la région, fait déjà face à des défis financiers importants en raison de la crise du coronavirus. À la mi-juin, elle appréhendait des pertes de plus plus d’un demi-milliard en 2020 en raison de la forte baisse de l’achalandage du transport en commun dans la région.

«Il n’y a pas de bouleversements dans la tarification qui sont prévues pour faire face à la pandémie», assure toutefois Daniel Bergeron.

À la demande de la Communauté métropolitaine de Montréal, l’ARTM étudie d’autre part la possibilité de mettre en place un système de tarification sociale pour les personnes à faibles revenus.

«C’est évident que ça s’ajoute aux défis financiers», reconnaît M. Bergeron, qui indique que la «conversation» sur cette possibilité se poursuivra «au cours des prochains mois».

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