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La «robustesse» du REM sera mise à l’épreuve sur la Rive-Sud dès octobre 2020

Le chantier du Réseau express métropolitain (REM), à Brossard.
Photo: Josie Desmarais/Métro

En plein chantier, le Réseau express métropolitain (REM) entrera en phase de rodage d’ici un an à peine sur la Rive-Sud. Une phase intensive de tests sur les wagons et les portes-palières, entre autres, doit avoir lieu en octobre 2020 au Terminus de Brossard, et ce pendant au moins 13 mois.

«On veut vraiment tester le matériel roulant dans différentes conditions, a expliqué à Métro le porte-parole du REM, Jean-Vincent Lacroix, en marge d’une visite de chantier jeudi matin. Pour s’assurer de la robustesse du système, l’objectif sera aussi de le faire vivre dans toutes sortes de conditions, quand il y a beaucoup d’affluence par exemple.»

Cette batterie de tests «dynamiques», qui seront effectués sur une distance de 3,5 km été comme hiver, s’ajoute à une autre série d’examens du REM déjà en cours en circuits fermés. Une chambre climatique mise sur pied il y a quelques mois permet actuellement d’exposer les wagons à des conditions «extrêmes, donc du -40, de la glace, du givre», illustre M. Lacroix.

«Il n’y a rien de mieux pour nous que de voir concrètement comment le réseau répond à l’environnement montréalais.» -Jean-Vincent Lacroix, porte-parole du REM

Pour permettre aux automobilistes de la Rive-Sud d’emprunter le REM jusqu’à la Gare centrale dès la fin 2021, un stationnement incitatif de 3000 places sera aussi construit près du Terminus de Brossard. Celui-ci sera d’ailleurs au cœur du REM, alors qu’un centre de contrôle – le «cerveau» de tout le projet – y sera érigé.

«Comme c’est un système sans conducteur, tous les mouvements des trains seront étudiés et opérés à partir d’ici, souligne le porte-parole au consortium NouvLR, Xavier De Nettancourt. Tout doit être livré d’ici un an.»

REM: peu ou pas de fermetures sur le pont Champlain

Si elle reconnaît que l’exercice implique de «possibles complications», l’équipe du REM promet par ailleurs de ne pas causer d’entraves à la circulation automobile sur le nouveau pont Samuel-de-Champlain, lorsqu’elle y entamera la pose de rails en novembre.

«Nos travaux vont se faire uniquement sur la tablée centrale, avec très peu ou sinon aucune fermeture de voies. Ça se fera de nuit, donc on prévoit très peu d’impacts.» -Robert Nadeau, DG adjoint du REM

L’exercice demeure «un défi de coordination» constant, nuance M. Nadeau, surtout pour accéder à l’Île des Sœurs. Plusieurs projets urbanistiques de la Ville de Montréal y sont déjà en cours.

Pour M. De Nettancourt, l’horizon fin 2021 pour la branche sud du REM demeure réaliste, même s’il y a «beaucoup d’embûches et d’enjeux». «On se concentre sur ce qu’on va pouvoir faire cet hiver, explique-t-il. Tout ce qui est fondations, chevêtres, colonnes, ça va être possible même si c’est plus difficile.»

«Les travaux qu’on ne pourra pas faire seront remplacés ailleurs. Si on ne nous laisse pas entrer par la fenêtre, on va rentrer par la cheminée», témoigne-t-il.

Même si les travaux de sécurisation à effectuer dans le tunnel du mont Royal laissent croire à un échéancier plus serré que prévu, Québec refuse de parler de retards ou de débordements de coûts. Le chantier sera terminé «en temps et dans les budgets», a soutenu mi-octobre la ministre Chantal Rouleau.

Une première en Amérique du Nord

Alors que l’usage de portes palières est relativement répandu en Asie et en Europe, leur présence est beaucoup moins fréquente en Amérique du Nord. Il s’agirait même d’une première pour un métro léger sur le continent.

«À Montréal, on en voulait pour assurer la fiabilité du service, observe Jean-Vincent Lacroix. Personne ne pourra échapper d’objets sur les voies. Et comme les gens ne pourront accéder aux rails, on vient aussi garantir la sécurité du réseau. Il y a beaucoup de bénéfices.»

Même si la technologie de l’automatisation demeure nouvelle dans la métropole, elle fait un «clin d’œil intéressant au passé», juge le porte-parole.

«L’Expo Express qui avait été construit pendant l’Exposition universelle de 1967, c’était un réseau automatisé, rappelle-t-il. Il n’a pas duré, mais c’était l’un des premiers balbutiements de ce qu’on est en train de faire.»

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