Les passants qui se promènent à L’Île-des-Sœurs ont été témoin des développements de la déconstruction de pont Champlain durant l’hiver. Au total, sept travées ont été retirées, c’est donc dire qu’une bonne partie de l’ancien pont a disparu du paysage à l’île.
Au cours de l’hiver, l’aménagement des jetées, ces quais temporaires en roches dont l’un se trouve du côté de Brossard et l’autre à L’Île-des-Sœurs, a été complété. Les jetées seront utilisées pour toute la durée de la déconstruction du pont Champlain qui s’échelonnera jusqu’en 2024.
«Ces aménagements ont un impact sur le milieu marin, explique Nathalie Lessard, directrice des communications de la Société des ponts Jacques Cartier et Champlain (PJCCI). On a aménagé des corridors de migration ce qui va minimiser l’impact sur les poissons qui vont entrer en période de fraie au mois d’avril.»
Habituellement, la déconstruction d’un pont s’effectue sur des barges qui flottent sur l’eau, explique Mme Lessard. «Quand on arrive sur le bord des rives du Saint-Laurent, l’eau est trop peu profonde pour qu’on puisse travailler sur des barges», soulève-t-elle.
Les jetées permettent ainsi à la main-d’œuvre d’utiliser des équipements et des camions pour procéder aux travaux.
Aucune entrave majeure n’est prévue prochainement pour ce chantier. Essentiellement, ce sont les transports de matériaux qui engendrent un flux de circulation un peu plus important.
Mme Lessard souligne que le trafic est présentement plus tranquille qu’à l’automne puisque l’aménagement des jetées nécessitait beaucoup de déplacements. Désormais environ 20 camions circulent quotidiennement dans le secteur de L’Île-des-Sœurs, soit deux ou trois camions par heure.
À venir
À partir du mois de mai, les travaux sur barges en eau plus profonde devraient débuter. «La déconstruction part de L’Île-des-Sœurs et va graduellement vers Brossard», précise Mme Lessard. Elle indique que l’évolution du chantier est pour l’instant conforme aux échéanciers planifiés et au budget de l’enveloppe de 400 M$.
Le pont Champlain dont le démantèlement a commencé en juillet dernier est composé de 250 000 tonnes de béton, 25 000 tonnes d’acier et de 12 000 tonnes d’asphaltes.
Les travaux sur barges comptent pour 65% du projet de déconstruction. Ce sont de grosses plateformes fixées à des tours de levage qui sont installées sur les barges. Cela permet de découper une travée (section située entre deux piles), la descendre sur la barge et la déconstruire directement sur cette plateforme.
On ne sait pas encore combien de travées seront déconstruites au cours de l’été puisque le processus qui durera quelques années est sur le point de s’amorcer.
Les travaux sur la structure d’acier du pont, la partie verte qui est visible du pont Samuel-De Champlain, ne sont pas prévus avant l’hiver 2022.
Réutilisation
PJCCI a reçu environ une vingtaine de demandes pour le concours de réutilisation des matériaux du pont Champlain. Cette étape d’appel d’intérêt est facultative au processus de réutilisation des matériaux.
À partir de juin, les personnes ou organisations intéressées par le concours devront remplir un dossier de soumission en bonne et due forme. Certaines municipalités ont déjà montré de l’intérêt pour certaines pièces du pont.
«Préalablement au lancement du concours, on a amorcé des discussions avec plusieurs municipalités. On est en train de finaliser les ententes», indique Mme Lessard. Les treillis modulaires par exemple, sont particulièrement prisées par les villes. Cela peut être utilisé pour créer une passerelle piétonne ou pour les cyclistes.