Montréal a été résiliente face à la troisième vague et s’attend à une forte reprise économique, selon la commission sur le développement économique de la Ville de Montréal.
La métropole a presque retrouvé son niveau d’emploi d’avant la crise. En avril 2021, la différence avec le taux d’emploi de février 2020 est de -1,6 %, ce qui fait dire à la directrice de la commission sur le développement économique, Véronique Doucet, que Montréal a été «résiliente et garde le cap». Montréal se place devant des villes comme Toronto ou Vancouver sur ce plan.
Cependant, on constate que la crise a été asymétrique selon les secteurs. Mme Doucet mentionne que certains domaines de l’économie ont su profiter de la crise et même augmenter leur croissance comme ceux de la finance, des jeux vidéo, de l’intelligence artificielle, de la construction ou de la cybersécurité.
Un point crucial pour la commission du développement économique est l’attractivité de Montréal pour les investisseurs qui n’a pas faibli. «Montréal a vu de nouveaux joueurs s’installer au cours de la dernière année, ce qui est rassurant car ils voient en Montréal des perspectives actuelles et à venir», a ajouté Mme Doucet.
Des entreprises des technologies de l’information et l’intelligence artificielle (Stack Lab, Behavox, SAP Canada), des jeux vidéo (Phoenix Labs), biopharmaceutique (Médical Starpax) ou même agroalimentaire (Marché Goodfood) ont choisi de s’installer et de croître à Montréal.
Véronique Doucet rappelle qu’une «vraie relance» sera liée au défi de la main-d’œuvre. En effet, le diagnostic économique de la commission montre que 67% des Petites et moyennes entreprises (PME) sont confrontées à cet enjeu. «51 % des entrepreneurs ont dû travailler plus pour compenser ces manques. 26 % ont dû refuser des ventes ou des contrats et 17 % ont annulé ou retardé des projets d’affaires», déchiffre-t-elle.
Globalement, les prévisions de reprise économique pour 2021 sont positives. La Banque du Canada, dans un rapport présenté à la commission, projette un taux de croissance mondial de 6,8 % et 6,5 % pour le Canada. Comparativement à 2020 qui enregistre un taux de croissance négatif mondial de 5,4 % et -2,4 % au Canada. «La reprise devrait être agressive et non lente sur plusieurs années», note la commission.
Le centre-ville, touché mais pas coulé
Sans surprise, le centre-ville a été le plus durement touché par la crise puisque son effervescence est liée à l’achalandage à la fois des travailleurs, des étudiants mais aussi des touristes.
Le taux d’inoccupation des bureaux continue d’augmenter. «Au premier trimestre 2021, le taux d’inoccupation est de 10,6% en hausse de 0,4% par rapport au dernier trimestre 2020», note la directrice de la commission. Vancouver enregistre un taux de 6,2%, Toronto 9,1% et Ottawa 10,7%
Ces analyses ont poussé la ville a mettre sur pied un plan de relance spécifique au centre-ville de 25 M$ dont 4,5 M$ spécifiquement dédiés au retour de la clientèle dans les bars et les restaurants. Le plan comprend des aides aux entreprises, des aménagements au centre-ville ainsi qu’une campagne de promotion de l’achat local.