La Ville de Montréal investira une somme de 2 M$ pour permettre aux journaux locaux imprimés de transiter vers de nouveaux modèles d’affaires. Ceux-ci ont vu leur avenir devenir incertain à la suite du plan de restriction sur les Publisacs, le distributeur principal pour la majorité d’entre eux, annoncé par la Ville en avril 2022. L’annonce a été faite le 21 octobre lors d’une conférence de presse.
Les journaux qui répondent à certains critères, notamment les éditions de quartier de Métro, pourront bénéficier de la subvention à raison de 85 000 $ par journal dès le 1er décembre 2022. La Ville de Montréal estime que quelque 25 journaux locaux sont admissibles à l’aide financière. Le journal Métro est à la tête d’au moins 15 d’entre eux.
Il s’agit d’une mesure qui suit les recommandations d’un comité sur les médias locaux mis en place par la Ville.
Trois recommandations pour les journaux locaux
Le comité recommandait de reconnaître le journal local comme essentiel à la démocratie, une subvention financière, ainsi qu’une utilisation des médias locaux comme véhicules d’information pour que la ville puisse rejoindre les citoyens à même ses budgets en communication.
Alors que Montréal a officiellement reconnu le rôle démocratique du média local lors de la conférence de presse du 21 octobre au sujet du budget d’aide aux médias locaux et qu’elle officialise un programme de subvention, la question de la troisième recommandation demeure sans réponse officielle.
La Ville annonce toutefois qu’elle se donne jusqu’à la fin de l’année pour trouver une manière d’établir un plan qui va dans le sens du troisième volet des recommandations du comité sur les journaux locaux.
On est en train d’évaluer les différentes options. L’une de ces options, c’était un cahier d’information qui pourrait être inséré dans les journaux locaux.
Luc Rabouin, responsable du développement économique et commercial au sein du comité exécutif de la Ville de Montréal
Une aide nécessaire
À la suite de l’annonce de la Ville au sujet des restrictions sur le Publisac, un projet pilote de distribution des journaux Métro par Postes Canada a montré que ce modèle entraînerait des frais de fonctionnement quatre fois plus élevés que le modèle habituel de distribution par Publisac. Des coûts qui, sans aide financière, rendraient le journal non viable.
«Oui, c’est une superbe nouvelle. C’est une bouffée d’air frais. Mais il faut une aide plus robuste à long terme pour garantir la pérennité de l’entreprise», déclare le président-directeur général de Métro Média et président du comité sur les médias locaux, Andrew Mulé.
Pour M. Mulé, la subvention pour laquelle ses journaux se qualifient sera utilisée pour soutenir les opérations actuelles puisque ceux-ci, comme les autres médias locaux, ont traversé une crise du revenu.
Il faut savoir qu’en plus de la vague d’opposition sociale au Publisac, qui a causé des dommages collatéraux aux journaux locaux, les revenus publicitaires qui leur sont essentiels ont diminué de manière draconienne avec la pandémie. M. Mulé considère qu’une augmentation des investissements vers le numérique se ferait avec l’annonce de plus d’appui de la Ville ou des autres paliers gouvernementaux.