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COVID-19: gare à la deuxième vague cet été, prévient l’INSPQ

Des infirmiers procèdent à des tests de dépistage au volant.

Le Québec pourrait devoir affronter une «deuxième vague» de la COVID-19 dès le mois de juillet, surtout si les mesures de distanciation ne sont pas respectées adéquatement. C’est du moins ce que conclut l’Institut national de santé publique (INSPQ), dans de nouvelles prédictions qui ont été rendues publiques jeudi.

«On recommence à voir des gens, mais il ne faut pas que cette présence ne se transforme en transmission du virus», a prévenu le médecin-épidémiologiste de l’Institut, Gaston De Serres, lors d’un breffage technique qui s’est tenu à huis clos avec les médias.

Quelles possibilités?

Deux scénarios sont mis de l’avant par les autorités. Le premier, plus «pessimiste» est celui de la faible adhésion, où seulement de 0% à 40% des personnes appliqueraient les mesures de protection dans leurs contacts avec les autres. Dans ce cas, seuls 60 à 75% des cas infectés pourraient ainsi être isolés. «S’il y a une faible adhésion, 90 % de nos simulations montrent une augmentation», illustre le directeur du Groupe de recherche en maladies infectieuses de l’Université Laval, Marc Brisson, qui collabore avec la santé publique.

«L’évolution de la pandémie va dépendre de façon critique de comment les gens vont respecter les mesures pour se protéger.» -Gaston De Serres, médecin à l’INSPQ

L’autre scénario, le plus «optimiste», prévoit pour sa part une forte adhésion aux mesures. Entre 60 et 80% des contacts seraient alors protégés par des mesures, faisant en sorte que plus de 75% des cas seraient isolés. Il y aurait alors une «augmentation lente» des hospitalisations et des décès, voire même une diminution avec le temps, jusqu’à la disparition du virus.

À Montréal, une «faible adhésion» voudrait dire que le nombre de nouveaux cas, d’hospitalisations et de décès surpasserait les «pics» observés à la mi-avril dès le mois de juillet, voire même au courant du mois de juin.

Jusqu’à combien de contacts?

Une faible adhésion aux mesures de distanciation sociale signifie qu’il faudrait garder uniquement huit contacts par jour, en moyenne. À titre comparatif, avant l’arrivée de la COVID-19, on estimait qu’un citoyen québécois avait en moyenne 12 contacts par jour, dit Marc Brisson.

Puis, est arrivé le confinement et ses nouvelles réalités, abaissant nos habitudes à 4,5 contacts par jour. Ainsi, une «forte adhésion» consisterait à rester au même rythme, en ne voyant que 4,5 personnes à moins de deux mètres au quotidien.

«Les gens vont retourner au travail dans un monde différent, avec des barrières physiques, des masques, et le deux mètres. Entre forte et faible adhésion, la réalité est probablement quelque part au milieu.» -Le Dr Marc Brisson

Autre défi avec le coronavirus: «nous n’avons pas tellement d’informations sur la saisonnalité», dit Gaston De Serres. «Si on pensait à un virus comme l’Influenza, on s’attendrait à une diminution considérable pendant l’été, et une reprise à l’automne», illustre-t-il. «Ce qu’on sait toutefois, c’est que plus on recommence à avoir beaucoup de contacts, plus le virus a la capacité de se transmettre», ajoute l’expert.


Le tourisme à l’ère de la COVID-19

Par ailleurs, la santé publique promet que l’une de ses «priorités de recherche» est d’intégrer les mouvements entre régions, qui devraient augmenter cet été, dans ses prochaines prévisions.

«Ça dépend de la prévalence d’infection dans une région, de la proportion des gens dans cette région qui vont voyager, du nombre de jours où ils restent, bref de plein d’éléments», résume Marc Brisson, quand on lui demande quels sont les risques derrière les déplacements estivaux.

Gaston De Serres, lui, veut envoyer un «message clair» aux Québécois.

«Les gens qui veulent se déplacer devront être encore plus stricts dans le maintien des mesures pour ne pas risquer d’éparpiller le virus dans les régions épargnées», lâche-t-il. Si les voyageurs maintiennent des mesures strictes, ce ne sera pas une menace. Or, s’ils ne font pas attention, il pourrait y avoir de nouvelles introductions.»

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