Après avoir tergiversé autour de la question, le directeur national de santé publique a tout sauf confirmé mercredi que la province se dirigeait vers l’imposition du masque dans tous les lieux publics. «Il va venir un moment assez tôt», a-t-il indiqué.
C’est en entrevue à l’émission Tout un matin, à Radio-Canada, qu’Horacio Arruda a vendu la mèche. «Dans mes propos récents, vous comprendrez que la balance est en train d’aller du côté de l’obligation dans les lieux publics», a-t-il laissé tomber.
«L’idéal aurait été que les gens comprennent, a-t-il confié au diffuseur public. C’est clair que le fait de voir un masque, ça permet de se rappeler que le virus circule toujours. Actuellement, on sent que les gens ont besoin de se le faire rappeler.»
Pas plus tard que la veille, l’expert en santé avait indiqué que sa décision était encore dans la balance. Le gouvernement, avait-il dit, devait se préparer à prendre «des décisions sous peu».
«Je l’évalue très, très fortement», avait souligné Dr Arruda, de passage dans Lanaudière pour un point de presse. Il avait toutefois évoqué des difficultés d’applicabilité.
Legault étudie l’idée
Chez le premier ministre François Legault, qui prendra de fait la décision finale, l’heure est à la réflexion.
«Je suis ouvert à ce que le port du masque soit obligatoire à Montréal et peut-être dans le reste du Québec, a-t-il indiqué mardi. Mais je veux m’assurer d’avoir l’adhésion de la population du Québec.»
Il réagissait à la décision de la mairesse de Montréal, Valérie Plante, d’imposer le masque avant tous dans l’espace public, dont les commerces. La Ville de Montréal prépare actuellement un règlement qui impliquera entre autres des mesures coercitives.
La métropole est de loin le secteur le plus touché par le coronavirus de tout le Canada. On y compte à ce jour 3400 décès, la majorité issue des milieux de soins pour aînés.
Les autorités sanitaires n’ont pas toujours adopté la même position sur le couvre-visage. En début de pandémie, la pénurie de matériel médical avait forcé Dr Arruda à le décourager dans la population.
Depuis, il est devenu «fortement recommandé», puis passera à l’obligatoire dans le transport collectif lundi prochain.