Durant le déconfinement, les autorités sanitaires du Québec ont adopté un nouveau slogan: «10-3-2». Mais qu’est-ce que ça veut dire au fait, cette séquence répétée à l’envi par le directeur national de santé publique, Horacio Arruda?
«À la maison, on respecte le 10-3-2», a de nouveau indiqué le coloré porte-parole des autorités sanitaires jeudi.
Cette expression fait en fait référence à «un concept qui a été présenté au début du déconfinement: dix personnes maximum, provenant de trois ménages maximum, à deux mètres de distance. C’est pour les regroupements privés», précise l’attachée de presse gouvernementale Mylène Dalaire.
Si les rassemblements hors-ménage étaient interdits tout au long du confinement – hormis les travailleurs essentiels –, voilà que le déconfinement permet un assouplissement des mesures.
Ligne du temps
Le «10-3-2» s’est d’abord implanté dans les lieux publics extérieurs comme les parcs. Devant des défis d’applicabilité, la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, est finalement revenu sur ses pas à la fin du mois de mai, ne demandant de respecter qu’un maximum de dix personnes dans les espaces extérieurs.
Mais les règles ont changé depuis. Dans tout lieu public, en extérieur comme en intérieur, le chiffre à ne pas dépasser est maintenant de 50. Les autorités sanitaires recommandent aussi le port du masque lorsqu’il est impossible de respecter la distanciation physique.
En début de semaine, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a d’ailleurs fait part de son intention d’obliger le masque dans les lieux publics fermés, dont les commerces.
Alors, le «10-3-2» s’applique-t-il toujours? Oui, en milieu privé. Un souper entre amis doit donc se coller à ces règles, statue Québec.
«Rappelons que les occupants d’une même adresse forment un ménage», précise le ministère de la Santé et des Services sociaux sur son site Web. Un groupe de colocataires peut donc s’inscrire dans la définition de «ménage».
L’état de la science
Depuis le début de la pandémie, la communauté scientifique établit que c’est par les gouttelettes, soit par éternuement ou par la salive, que le coronavirus voyage. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), maintenir une distance sécuritaire réduit de beaucoup les risques d’attraper la maladie.
«Lorsqu’une personne infectée par un virus respiratoire, comme la COVID-19, tousse ou éternue, elle projette de petites gouttelettes contenant le virus. Si vous êtes trop près, vous pouvez inhaler le virus», peut-on lire sur le site de l’organisation onusienne.
Le groupe a par ailleurs admis cette semaine que des preuves «émergent» sur la transmission du coronavirus par l’air. Dans une lettre ouverte, plus de 200 chercheurs ont pressé l’OMS de s’attarder à ce type de transmission. Selon eux, le virus peut flotter dans les airs plus longtemps qu’on ne le croit.