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Coronavirus: des preuves qui «émergent» sur la transmission par l’air

Des infirmiers procèdent à des tests de dépistage au volant.
Photo: Josie Desmarais/Métro

Alors que plus de 11,6 millions de cas de coronavirus sont maintenant déclarés dans le monde, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a reconnu mardi que des preuves «émergent» quant à la transmission par l’air de la COVID-19. La veille, plus de 200 scientifiques ont soutenu qu’il était urgent d’adresser cette question.

«Nous reconnaissons qu’il existe des preuves émergentes dans ce domaine […]. Par conséquent, nous pensons que nous devons être ouverts à ces preuves, et comprendre leur implication concernant les modes de transmission, ainsi que les précautions à prendre», a expliqué la responsable de la lutte contre les infections de l’OMS, Benedetta Allegranzi, lors d’une conférence de presse virtuelle.

Hier, dans une lettre ouverte publiée sur le site de la revenue Clinical Infections Diseases de l’Université d’Oxford, 239 experts scientifiques ont appelé les réseaux de santé dans le monde à «s’attaquer à la transmission aéroportée de la COVID-19». «On espère que notre déclaration fera prendre conscience que la transmission par l’air est un risque réel et que les mesures de contrôle doivent être ajoutées aux autres précautions prises, afin de réduire la gravité de la pandémie et de sauver des vies», écrivent-ils, se disant «préoccupés par le manque de reconnaissance» à ce chapitre.

L’Organisation mondiale de la santé, elle, affirme que ses responsables «ont discuté et collaboré avec plusieurs signataires» de la lettre. Un dialogue constant avec ceux-ci serait en cours depuis le mois d’avril. «Nous avons aussi reçu plusieurs contributions de ces signataires», affirme la Dre Allegranzi. Surtout dans les lieux «bondés», la possibilité de transmission par l’air «ne peut être exclue», ajoute-t-elle. Il faut toutefois d’abord «rassembler et interpréter les preuves».

Un rapport à venir

Aussi interpellée sur cette question, la responsable de la cellule de gestion de la pandémie de l’OMS, Maria Van Kerkhove, s’est réjouie que plusieurs scientifiques qui ont signé la lettre soient des ingénieurs. «C’est un merveilleux domaine d’expertise qui peut contribuer à accroître les connaissances sur l’importance de la ventilation. Cela nous semble également très important», plaide-t-elle. Tout comme la transmission par gouttelettes, de parent à enfant ou même d’animal à humain, la transmission par l’air «a été étudiée de près», promet Mme Van Kerkhove.

«Nous produisons actuellement un mémoire scientifique, sur lequel nous travaillons depuis plusieurs semaines, pour résumer l’état de nos connaissances. Ce sera publié dans les jours qui viennent.» -Maria Van Kerkhove, de l’OMS

L’essentiel, juge la Dre Kerkhove, est que «nos connaissances s’inscrivent dans les orientations que nous avons». «C’est pourquoi un ensemble complet d’interventions est nécessaire pour arrêter la transmission. Ça inclut la distanciation physique. Mais aussi le port du masque lorsque ce n’est pas possible, surtout pour les travailleurs de la santé», lâche-t-elle.

Le virus «s’accélère» toujours

Comme il l’a fait à plusieurs reprises dans les dernières semaines, le directeur exécutif de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a de nouveau mis en garde les États contre un relâchement des mesures. «Le virus s’accélère et nous n’avons clairement pas atteint le pic de cette pandémie», illustre-t-il.

Plusieurs pays ont fait des «progrès significatifs» pour réduire la mortalité associée à la COVID-19. Mais d’autres font toutefois face à une «augmentation constante» du nombre de décès, note M. Ghebreyesus.

L’ancien ministre de la Santé de l’Éthiopie a aussi annoncé un nouveau partenariat avec Facebook. Objectif: partager les plus récentes informations sur le virus en temps réel. Pour le moment, le service sera disponible en français, en anglais, en espagnol et en arabe.

Jusqu’ici, plus de 538 000 personnes sont décédées des suites de la COVID-19 dans le monde. Plus de 6,3 millions de cas ont toutefois été déclarés «guéris» par les autorités sanitaires. Le Québec regroupe à lui seul tout près de 56 000 cas, et plus de 5500 décès.

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