Le semi-confinement entamé au Québec en octobre semble avoir eu des effets sur la transmission de la COVID-19. Selon l’Institut national de santé publique (INSPQ), les Québécois ont réduit leurs contacts d’environ un par jour le mois dernier.
Dans un document paru lundi, l’Institut constate que le nombre de contacts quotidiens par personne est passé de 5 au mois de septembre à 4 lors des deux premières semaines d’octobre. Le mois dernier, Québec avait décidé de fermer bars, restaurants, salles d’entraînements et cinéma pour éviter les attroupements.
À noter d’ailleurs que les nouveaux chiffres font état de la situation avant même que le ministre de la Santé, Christian Dubé, demande aux Québécois de réduire leurs contacts, le 16 octobre.
Toujours selon les experts de l’INSPQ, les contacts en milieu de travail ont pratiquement baissé de moitié de septembre à octobre. En entrevue avec Métro, la vice-présidente aux affaires scientifiques à l’INSPQ, Jocelyne Sauvé, observe que les fermetures ont eu des impacts sur cette tendance.
«C’est beaucoup de gens qui ne sont pas au travail», indique-t-elle.
Le mois dernier, l’Institut prévoyait qu’un respect des mesures agencé à une réduction des rencontres permettrait d’infléchir la courbe de contamination de la COVID-19 au Québec. Sans réduction des contacts, la hausse des infections aurait poursuivi sa tendance à la hausse.
Or, font remarquer les experts, la tendance est à la stabilisation, et même à une légère baisse. Le Québec serait donc en train de suivre le scénario le plus optimiste envisagé le mois dernier.
«Pour abaisser le nombre de cas»
Le Québec subit depuis maintenant cinq semaines un aplatissement de sa courbe de transmission. Le nombre de nouveaux cas quotidiens est notamment resté au-dessus des 800 depuis la fin-septembre.
Alors comment rabaisser la courbe? L’INSPQ offre lundi une piste de solution. Selon les auteurs de l’étude, il faudra améliorer «la capacité de dépistage, de traçage et d’isolement des cas tout en maintenant les mesures et la réduction des contacts» pour obtenir une «décroissance des courbes».
«Cette amélioration de la performance du dépistage pourrait donner une marge de manœuvre pour l’assouplissement de certaines mesures», écrit-on.
Jocelyne Sauvé constate que le réseau de la santé «peut être resserré». «À l’automne, on a perdu un peu de capacité et d’efficience», souligne-t-elle.
Pas de nouvelles mesures
Lundi, le ministre Dubé, a continué à marteler son message de réduction des contacts. L’ajout de nouvelles mesures, a-t-il dit, est à peu près exclu.
«On voit très bien que le plateau est la combinaison de régions qui ont été stables, dont Montréal, de régions qui se sont améliorées, mais aussi de régions qui ont moins bien performé», a indiqué le ministre en direct du Saguenay–Lac-Saint-Jean, un des secteurs les plus touchés par le coronavirus dans les dernières semaines.
Selon l’élu, il va falloir «bien faire partout» pour voir la courbe s’abaisser.