C’était une des dernières tranches d’âge pour lesquelles Québec entretenait toujours le mystère dans sa campagne d’inoculation. Le gouvernement permettra finalement la vaccination des 12 à 17 ans.
C’est ce qu’a confirmé jeudi après-midi le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé. Le Comité d’immunisation du Québec (CIQ), qui n’avait pas encore rendu sa décision, rendra son avis final la semaine prochaine, mais la Santé publique s’est déjà positionnée.
«Il y a tellement de détails à attacher qu’on vous l’annonce tout de suite», a précisé M. Dubé devant les journalistes.
Plus de 500 000 Québécois de 12 à 17 ans pourront donc se faire vacciner «d’ici la fin juin» avec une première dose. La deuxième dose viendrait à l’automne. Dans le meilleur des mondes, a signifié le ministre de la Santé, ils seront vaccinés en milieu scolaire.
«C’est tellement plus facile d’avoir les enfants à l’école pour le faire, ça évite beaucoup de voyagement», a-t-il indiqué.
Mardi, le directeur national de santé publique, Horacio Arruda, avait déjà fait allusion à la vaccination des jeunes. «[Ça] protégerait les élèves de 12 ans et plus au niveau du secondaire, qui sont des lieux de transmission», avait-il signifié.
Le lendemain, Santé Canada avait autorisé les provinces à utiliser les doses de Pfizer-BioNTech pour ce groupe d’âge dans l’opération d’immunisation. Il s’agit d’ailleurs du vaccin le plus disponible au Québec. Mais selon Dr Arruda, des doses de Moderna pourraient aussi servir.
«La semaine des jeunes»
L’opération de vaccination avait prévu des rendez-vous pour les 18 ans et plus jusqu’à maintenant. Selon Christian Dubé, des premières doses pourraient être distribuées avant juin à tous les Québécois d’âge majeur qui en désirent une.
Pour atteindre ses objectifs de vaccination – 75% –, Québec a à l’oeil la «semaine des jeunes», qui s’amorce lundi avec les 30 à 34 ans. «Les jeunes adultes peuvent vraiment faire une différence», a affirmé jeudi le ministre de la Santé.
«Ils ont peut-être une occasion de pouvoir battre les moins jeunes, je vais dire ça comme ça.» – Christian Dubé, ministre de la Santé et des Services sociaux
Pour le moment, 40% de la population a eu une première dose vaccinale.
La preuve vaccinale digitale fait son entrée
Jeudi, Québec a par ailleurs fait les premiers pas vers l’implantation d’une preuve vaccinale digitale dans la province. Encore très loin d’un «passeport vaccinal», cet outil servira simplement à ce que les Québécois puissent conserver une trace de leur vaccination sur leur téléphone ou leur ordinateur.
Les preuves seront envoyées par courriel dans les prochains jours à ceux qui ont reçu leur première dose. Ceux qui iront se faire vacciner dans les prochaines semaines pourront l’obtenir immédiatement.
«La première chose c’est d’être capable de convertir un certificat papier qu’on perd», a précisé M. Dubé, jeudi.
Le gouvernement fédéral songe déjà à avoir un «passeport vaccinal», lui. Cet outil ne serait utilisé que lorsque les Canadiens voyageraient à l’extérieur du pays. Interrogé à plusieurs reprises sur la possibilité qu’une preuve vaccinale puisse servir à trier les vaccinés et les non-vaccinés aux portes d’un restaurant ou d’un événement, par exemple, le ministre Dubé a toujours renvoyé la balle à la Santé publique.
«Ce qu’on veut faire, c’est une bonne analyse, compte tenu des enjeux éthiques», a soutenu Horacio Arruda, jeudi.