Un bilan somme toute positif est dressé par le ministre Christian Dubé, mais une ombre demeure au tableau: près de 220 000 personnes de 18 à 40 ans, dont la moitié se trouvent à Montréal et Laval, doivent être vaccinées pour atteindre la cible de 75% dans cette tranche d’âge.
Cette proportion a toutefois été atteinte chez l’entièreté des adultes, trois semaines avant l’objectif que s’était fixé le gouvernement.
Pour convaincre les plus jeunes d’accepter une première dose, les heures de vaccination des cliniques seront allongées. Des séances sans rendez-vous seront ajoutées, tout comme des cliniques mobiles.
«Si on veut que tout le monde puisse être adéquatement vacciné d’ici la fin août, les gens doivent se dépêcher, insiste le ministre Dubé.»
Selon le directeur national de la Santé publique Horacio Arruda, il ne s’agit pas «d’un drame comme tel», notamment car cette portion de la population est moins à risque d’être hospitalisée.
Cependant, «dès qu’on a une strate qui n’est pas protégée, c’est un potentiel d’éclosion si le virus rentre à l’intérieur», prévient-il.
Selon les données de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) 70% de la population âgée de 12 ans et plus a reçu une dose. La proportion est égale dans les quartiers les plus fortunés de Montréal, mais chute à 67,5% lorsqu’on observe la totalité des citoyens de la ville.
Objectif: 3 millions
Comme l’intervalle recommandé entre la réception de deux doses de vaccin est passée de 16 à 8 semaines, il sera possible dès le 7 juin de devancer son deuxième rendez-vous. Un échéancier précis a été établi selon l’âge des récepteurs.
Ce calendrier s’étend sur trois semaines, au cours desquelles les personnes sont priorisées selon l’âge, en ordre décroissant. En déplaçant environ 3 millions de rendez-vous, Québec estime pouvoir assurer une couverture vaccinale complète de la population d’ici le 31 août.
Contrairement à la première dose, les groupes à risque et les travailleurs essentiels ne sont pas pris en compte dans le système de devancement. «La différence, c’est qu’on manquait de vaccins, explique le Dr Arruda. On n’a pas l’obligation de faire ça parce que ça va tellement vite: tous les rendez-vous seront fixés à l’intérieur de trois semaines.»
Le succès de la première campagne, c’est bien, mais le vrai succès sera quand on aura tous eu nos deux doses.» – Christian Dubé, ministre de la Santé
Pour l’instant, les 17 ans et moins ne sont pas inclus dans le calendrier du ministère de la Santé, puisque ce groupe d’âge est majoritairement en train de recevoir sa première dose. Le devancement de leur rendez-vous sera envisagé une fois les autres périodes de vaccination devancées.
Par ailleurs, tous ceux qui ont reçu une première dose d’AstraZeneca pourront en obtenir une deuxième, puisqu’un million de doses seront reçues par le ministère de la Santé. Même s’il est toujours recommandé de recevoir deux fois le même vaccin, les personnes qui le désirent pourront en obtenir un autre pour leur deuxième inoculation.
La semaine prochaine, les détails concernant la preuve de vaccination, qui permettrait potentiellement d’accéder à certains lieux publics, seront dévoilés. C’est ce qu’a indiqué le directeur de la campagne de vaccination contre la Covid-19, Daniel Paré.