Rappelant que l’Institut national d’excellence en santé et services sociaux (INESSS) projette pour le Québec plus de 3 000 hospitalisations dans les semaines à venir, au moment où le réseau de la santé a perdu 20 000 travailleurs, le président du collège des médecins, Mauril Gaudreault a sommé le gouvernement québécois d’accélérer la mise en place de mesures sanitaires plus strictes, vendredi. Dans une lettre ouverte, il prône l’élargissement de façon plus rapide de l’exigence du passeport vaccinal dans «un vaste ensemble de commerces et de lieux publics».
«La situation que nous vivons en ce début d’année est critique et elle le sera encore davantage au cours des prochaines semaines : le nombre de cas sera en hausse, les hospitalisations aussi, de même que le délestage de chirurgies et d’autres soins sans cesse repoussés. C’est pourquoi nous devons faire mieux et plus vite pour vacciner la population et élargir la portée du passeport vaccinal», soutient M. Gaudreault.
Citant «l’état précaire» des travailleurs de la santé «qui sont encore sur les lignes de combat», ce dernier souhaiterait voir le gouvernement provincial élargir l’imposition du passeport vaccinal dans un souci «d’équité» entre personnes vaccinées et non vaccinées.
«C’est dans cette mesure que réside l’équité. Car la population vaccinée ne peut plus souffrir en silence les contraintes des mesures sanitaires pendant que les personnes non vaccinées occupent un lit sur deux en courte durée et la majorité des lits aux soins intensifs, et que la surcharge des hospitalisations et le délestage privent des milliers et des milliers de patients d’une intervention chirurgicale sans cesse repoussée, détériorant davantage dans certains cas leur état de santé», indique M. Gaudreault.
Le président de l’organisme qui représente 29 000 médecins québécois voudrait également voir le gouvernement du Québec se montrer plus «transparent et cohérent» dans ses communications auprès de la population.
«Les messages portant sur le dépistage, les tests rapides ou l’isolement sèment actuellement la confusion. De plus, lors des conférences de presse gouvernementales, on doit s’attendre à ce que soient annoncées toutes les mesures touchant directement la population, qui ne doit plus les apprendre dans les médias le lendemain. Cela nuit actuellement à la cohésion et à la confiance», avance-t-il.
Jeudi, on rapportait qu’en ce qui concerne le délestage, de nombreux centres de santé ont atteint le niveau 4. Cela implique que plus de la moitié des chirurgies non urgentes sont reportées. Même si elles sont jugées non urgentes, ces chirurgies peuvent tout de même être critiques, comme une opération reliée à un cancer de la prostate.