Après avoir voyagé et donné des concerts un peu partout en Europe, au Moyen-Orient et en Amérique du Nord au cours de la dernière année pour l’album Heaven, Wait, Ghostly Kisses revient à Montréal le 3 juillet prochain au Club Soda dans le cadre du Festival de jazz.
Ghostly Kisses, c’est le projet de la musicienne Margaux Sauvé, originaire de la ville de Québec, fait en collaboration avec Louis-Étienne Santais. Sa musique peut être qualifiée de pop sophistiquée, douce et envoûtante.
Et si, grâce au tremplin que peut être Internet, elle voyage partout dans le monde, c’est au Moyen-Orient qu’elle a trouvé sa base de fans la plus grande et investie. Là-bas, Ghostly Kisses joue dans des salles remplies à craquer où le public connaît et chante toutes les paroles de ses chansons. Margaux, accompagnée de gardes du corps, rencontre ses fans après les concerts, créant un partage qu’elle apprécie beaucoup, raconte-t-elle en entrevue avec Métro.
Une manière de s’évader
Pour Margaux, la cause de cette explosion de popularité dans des pays comme la Turquie, l’Égypte, l’Arabie saoudite ou les Émirats arabes unis demeure mystérieuse. Mais en allant à la rencontre de ses fans dans la dernière année et en récoltant leurs témoignages, elle comprend maintenant un peu mieux ce qui les attire dans sa musique, faite à des milliers de kilomètres de chez eux.
« Je parle beaucoup dans Ghostly de m’émanciper, de me libérer de choses difficiles, de comprendre mes émotions, note-t-elle. C’est beaucoup des jeunes femmes entre 15 et 25 ans qui écoutent notre musique, qui se retrouvent dans les chansons. J’ai l’impression que c’est inspirant pour des jeunes femmes vivant dans ces pays où il y a beaucoup de restrictions, où la liberté n’est pas quelque chose d’acquis; je représente un genre de modèle. »
Puis la dimension douce et réconfortante de la musique de Ghostly Kisses sert aussi de baume à ces fans, a-t-on confié à la musicienne. « Comme elles sont soumises à beaucoup de contraintes, elles s’évadent par la musique avec Ghostly. Ça leur permet de rêver, d’entrer dans un univers complètement distinct de leur réalité qui leur amène beaucoup de douceur et leur fait du bien. »
Que sa musique puisse avoir cet effet sur les gens est, pour Margaux, « plutôt génial ».
« Ce phénomène a donné un tout nouveau sens à ce qu’on fait. À la base, Ghostly provient d’un endroit vraiment personnel, d’une part de moi qui avait besoin d’exprimer des choses à travers la musique… et là, on est devenu une communauté. Que ce soit entendu par des gens et que ça change quelque chose dans leur vie, que ça vienne les apaiser, les accompagner au quotidien, me réjouit. »
Margaux raconte avoir étudié à l’université en psychologie avec ce désir d’aider son prochain. Sans se prendre pour une sauveuse, elle est heureuse de pouvoir aller vers l’autre pour le soutenir et l’apaiser à travers la musique.
S’inspirer de sa communauté pour la suite
Ici, le succès n’est pas à la même échelle. Disons qu’elle peut se passer d’agents de sécurité… Mais de plus en plus, surtout depuis la sortie de l’album Heaven, Wait, une communauté de fans se bâtit au Québec.
Des gens deviennent familiers avec sa musique et lui témoignent qu’elle les a aidés dans certaines périodes de leur vie. C’est une raison de plus pour la musicienne de se réjouir d’offrir ce spectacle devant le public du Festival international de jazz de Montréal; un spectacle qui, pour elle, servira à compléter le cycle de la tournée de son premier album.
Ghostly Kisses travaille maintenant sur un deuxième opus qui devrait sortir en 2024. Alors que le premier était très personnel, ce prochain album sera inspiré par sa communauté de fans.
En effet, l’été dernier, Margaux a ouvert une boîte courriel sur son site web appelée « The box of secrets » (« la boîte des secrets », en français). Elle invite ses fans à y déposer messages, témoignages, secrets, peu importe ce qu’ils et elles veulent raconter. Et l’artiste a déjà reçu des milliers de messages provenant de partout dans le monde qu’elle lit pour s’inspirer dans l’écriture de ses prochaines chansons.
Un virage francophone?
Margaux Sauvé raconte que, jusqu’à maintenant, ses textes, qui parlent souvent de ses épreuves personnelles et de ses traumatismes, avaient été livrés en anglais via une sorte d’alter ego pour créer une distance protectrice.
Jusqu’à récemment: la chanteuse a fait paraître Comme un saule, sa première pièce en français.
Cette nouvelle chanson, inspirée du mouvement #MoiAussi, est une invitation à être douce avec soi-même pour s’aider à guérir. Sans évoquer une expérience personnelle, elle est consciente que de dénoncer une agression est la réalité de bien des gens; elle n’avait donc pas envie d’aborder le sujet par le truchement d’un personnage, mais bien avec ses mots de tous les jours. Ses mots en français.
Une seconde chanson, également en français, devrait paraître à la fin de l’été. Margaux ne prévoit pas un virage francophone complet, mais elle a maintenant assez confiance en elle pour écrire dans sa langue natale tout en continuant aussi en anglais.
Ghostly Kisses sera en spectacle au Club Soda le 3 juillet à 21h dans le cadre du Festival international de jazz de Montréal.