Écrans

«Grosse»: Katherine Levac n’en rate (encore) pas une

Katherine Levac en prestation lors de son spectacle «Grosse»

Katherine Levac n’est pas partie en tournée avec son spectacle Grosse, qu’elle a enregistré à l’été 2021 alors enceinte jusqu’aux oreilles (ou presque) de ses jumeaux aujourd’hui âgés de neuf mois, fin de pandémie, réalité de nouvelle maman et horaire chargé obligent. Rappelons que l’artiste égrainait encore quelques représentations de son premier opus, Velours, quand le premier confinement de 2020 s’est imposé.

Mais ne croyez pas que ce court one woman show, qui crèche maintenant sur Crave depuis quelques semaines, vaut moins le coup d’œil parce qu’il a esquivé le circuit des salles pour demeurer dans l’aire virtuelle.

Constipation et insémination

Bien au contraire, le propos se trouve bonifié et gagne en efficacité dans cette prestation toute simple, captée devant public, dans une réalisation sobre signée Chloé Robichaud, cinéaste et amoureuse de Katherine Levac.

Aucune longueur, dans Grosse, alors que l’humoriste se montre toujours aussi observatrice, gentiment baveuse, souvent ironique et un brin cynique en abordant les sujets qui ont été son pain quotidien depuis deux ans.

On parle bien sûr des aléas de la grossesse (pensez parallèles agricoles et constipation avec, en bonus, quelques comparaisons évocatrices) et, par ricochet, de sa perte de poids («J’ai tellement hâte d’être aussi grosse qu’en 2015 pour que le monde m’aime autant qu’avant!»), sa relation avec une femme et les préjugés qui viennent avec («Quand j’ai rencontré Chloé, je savais que ç’allait être la mère de mes enfants. Parce qu’elle est formidable… mais aussi parce que j’étais tannée de chercher»), le processus d’insémination artificielle (à 3000 $ les «trois gouttes de sperme»), les commentaires pas toujours édifiants qui ont suivi l’annonce de sa grossesse (non, elle n’a pas baptisé ses enfants «L’amour est dans le pré»), «l’insatisfaction» des gens sur son image corporelle…

Évidemment, un moment Katherine Levac ne serait pas un moment Katherine Levac sans une flopée de références de culture populaire toujours judicieusement placées et franchement rigolotes. Pensons ici à Evelyne Brochu (dont la gestation de jumeaux a apparemment été plus gracieuse que celle de Katherine Levac), aux jumelles Dionne, à Nathalie Petrowski, à la Buvette chez Simone, aux orphelins de Duplessis… Bref, l’animatrice de L’amour est dans le pré et du prochain Gala les Olivier ne manque toujours pas d’imagination.

On peut visionner intégralement le spectacle Grosse, de Katherine Levac, sur Crave dès maintenant.

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