Débats

Jean-Claude Poitras, rédacteur en chef invité

Le designer Jean-Claude Poitras, qui célèbre ses 40 ans de carrière avec une exposition d’arts visuels à la Galerie Roccia (5691, boul. Saint-Laurent) jusqu’au 19 juin, est aujourd’hui rédacteur en chef invité de Métro. En plus de commenter l’actualité et de signer un texte d’opinion, M. Poitras a demandé à notre collaboratrice Catherine Girard de préparer un reportage sur le printemps érable.

Je garde des souvenirs émus de mes premiers défilés, dans les années 1970, au Salon ovale du légendaire Ritz-Carlton où se pavanaient dans mes créations les top-modèles de Montréal, dont une certaine Ivana (la future Mme Trump). Pendant près de 100 ans, tout ce que comptait la ville de who’s who, de fashionistas et de Québec inc., sans compter l’ensemble du gratin politique du pays, s’y retrouvait allègrement pour faire la fête jusqu’à très tard, tant dans le jardin intérieur que dans les salles de bal, et faisait la preuve du charme irrésistible, certes, mais pas toujours discret de la bourgeoisie. C’est à une réouverture empreinte de nostalgie des grands jours et avec le goût de revisiter la tradition que la grande dame de la rue Sherbrooke nous convie, en nous permettant d’admirer son lifting de toute beauté.

Après avoir suivi passionnément toute cette contestation étudiante et pour fréquenter autant les universités que les cégeps, et y admirer la mixité des cultures, des religions et des couleurs qui s’y côtoient en harmonie, je m’étonne du fait que la rue semble prise d’assaut très, très majoritairement par les Québécois de souche.

Pour avoir suivi le mouvement à la télé autant que pour l’avoir croisé dans la rue, j’avoue avoir vu très peu de jeunes femmes voilées, de jeunes latinos, de jeunes noirs et de jeunes asiatiques… Sans vouloir passer de jugement, je me questionne : qu’est-ce que ça démontre sur notre société actuelle? Qu’en est-il donc de notre solidarité multiethnique et multiculturelle?

Les scandales à répétition qui ébranlent chaque fois un peu plus les fondements du catholicisme et viennent remettre en question les pouvoirs abusifs de Sa Sainteté le pape et de sa garde rapprochée prennent de plus en plus des allures pitoyables de mauvais scénario de film. Inévitablement, cela viendra bientôt sonner le glas de l’âge d’or des dinosaures et des abuseurs publics. Un grand vent de changement et de réforme collant à la réalité du XXIe siècle s’impose de toute urgence.

Le Cirque du Soleil n’en finit plus de nous éblouir et de créer sans cesse l’événement. Loin de se reposer sur sa notoriété internationale et son succès planétaire, ses dirigeants, à la vision hors du commun, visent toujous plus haut – une opération de haute voltige – dans leur recherche du grand art en investissant sur des jeunes surdoués, formés à l’École nationale de cirque pour nous en mettre, encore une fois, plein la vue. C’est un rendez-vous incontournable et une invitation à venir célébrer les 30 ans d’une institution qui carbure toujours à l’innovation, l’audace et la démesure. Chapeau!

Parions que personne ne saura résister aux charmes de la vedette italienne Marco DiVaio. Tout en promettant de bâtir la fièvre du soccer auprès de tous ses fans québécois, je vous prédie qu’il sortira sûrement ses griffes, des pieds à la tête, en surfant sur la tendance des sportifs de premier plan, à venir jouer les égéries, les mannequins et les porte-parole des grandes marques de la mode et de la beauté, à l’image de son collègue David Beckam. E viva l’Italia!

Lire aussi le texte d’opinions rédigé par Jean-Claude Poitras MBAM: le design au-delà des apparences

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