La demande envers les injections esthétiques est en hausse. Ces traitements non invasifs sont adoptés par les femmes et les hommes pour retrouver leur beauté d’antan ou pour modeler leur visage. Dans le cadre de ce reportage, notre journaliste s’est prêtée au jeu afin de répondre à maintes questions, mais à une en particulier: à quel point faut-il souffrir pour être beau?
Question 1: comment choisir sa clinique?
Le guide d’exercice La médecine esthétique, élaboré par le Collège des médecins du Québec en août 2020, est clair à ce propos: «La personne qui souhaite obtenir des soins ou des traitements médico-esthétiques doit avoir l’assurance qu’elle sera reçue par un médecin bien formé, qu’elle fera l’objet d’une évaluation médicale attentive et compétente, que cette évaluation conduira à un diagnostic fondé et à l’élaboration d’un plan de traitement personnalisé qui répondra à ses attentes.»
En résumé, les injections esthétiques doivent être réalisées par un médecin ayant des compétences reconnues en médecine esthétique, et un suivi post-injections doit être offert au patient.
Question 2: quel traitement subir?
Pour parvenir à une réponse, il faut savoir différencier les deux produits injectables, soit l’acide hyaluronique et la toxine botulique, et comprendre leur utilisation.
Acide hyaluronique
Présente naturellement dans la peau, l’acide hyaluronique est une molécule glucidique qui se présente sous forme de gel. Il est utilisé pour redonner du volume au visage et pour combler les rides.
Sa durée de vie se situe entre 12 et 18 mois, et il faudra débourser entre 500$ et 850$ par seringue, selon la clinique. Les zones du visage traitées avec l’acide hyaluronique sont nombreuses: menton, pommettes, lèvres, mâchoire, défauts du nez, joues, cernes, sillons nasogéniens, ride de la marionnette… Les résultats sont visibles immédiatement, mais optimaux après un mois.
Toxine botulique
Communément appelée Botox (marque de commerce), la toxine botulique est un neuromodulateur qui provoque des paralysies musculaires ciblées afin d’atténuer les rides.
Sa durée de vie se situe entre 3 et 6 mois, et il faudra débourser entre 10$ et 15$ par unité, selon la clinique. Les zones du visage traitées sont les rides de la glabelle, les rides horizontales du front, les pattes-d’oie, les rides du fumeur et le sourire gingival. Les résultats sont optimaux environ deux semaines après l’injection.
La grande question: une fois décidé, comment cela se passe-t-il?
Pour y répondre, notre journaliste s’est rendue à la clinique Dermapure de Montréal afin de recevoir elle-même des injections esthétiques. Elle nous partage son journal de bord pour rendre l’expérience intelligible.
Premier rendez-vous
Rencontre avec Pascale Mc Dougall, directrice de la clinique Dermapure de Montréal, dans le but d’évaluer mes besoins et d’élaborer un plan de traitement.
Après avoir fait le tour du bilan de santé que j’avais préalablement rempli dans la salle d’attente, Mme Mc Dougall m’a transmis une description détaillée des procédures suivies par la clinique.
Ensuite, elle a déposé un miroir devant moi en me demandant de lui nommer ce qui m’embêtait dans mon visage et quels résultats j’espérais obtenir. J’ai particulièrement aimé cet exercice, car certains défauts me sont immédiatement apparus, alors que d’autres venaient seulement après un examen approfondi. J’ai alors su quels défauts cibler et lesquels oublier pour mes injections esthétiques.
Mon plan de traitement
Injections esthétiques de toxine botulique: ride de la glabelle et sourire gingival.
Injections esthétiques d’acide hyaluronique: menton, pommettes, cernes et sillons nasogéniens.
Avant de planifier le second rendez-vous, Mme Mc Dougall m’a informée des indications à suivre avant et après le traitement telles qu’éviter l’alcool, prendre des comprimés naturels d’arnica pour éviter l’apparition d’ecchymoses, ne pas dormir sur le côté les jours suivant les injections, éviter les spas et les bains chauds, etc.
Deuxième rendez-vous
Les injections avec la Dre Valérie Dagenais
Tout d’abord, l’assistante du médecin m’a conduite dans une salle réservée à la prise de photographies. Mon visage a été photographié sous tous ses angles afin de permettre au médecin de visualiser les zones à traiter et de comparer l’évolution avant/après.
Une fois assise sur la chaise de traitement, Dre Dagenais m’a renseigné sur l’ensemble des complications possibles, a vérifié mes antécédents médicaux et m’a expliqué les techniques d’injection utilisées.
À l’aiguille
Cela consiste à piquer directement la zone traitée pour y déposer l’agent de comblement à l’aide d’une petite aiguille. Elle offre beaucoup de précision.
À la canule
La canule est un petit tube flexible à l’extrémité émoussée; elle ne pique pas. Le médecin doit d’abord utiliser une aiguille afin de créer un point d’entrée pour la canule. Parce qu’elle n’est pas piquante, le risque d’atteindre un vaisseau sanguin est diminué.
Crème anesthésiante
Afin de réduire l’inconfort, on a étalé une crème anesthésiante sur les zones à traiter, et on m’a demandé de promener un glaçon sur mon visage pour geler la peau.
On injecte!
En plus des questions qu’on se pose concernant les prix et les résultats envisageables, celle qui revient souvent, c’est: est-ce que ça fait mal? Oui et non! Il y a des zones pires que d’autres.
Personnellement, j’ai à peine senti l’injection à l’aiguille dans la ride de la glabelle, mais lorsque la canule a pénétré ma joue, j’ai eu une drôle d’impression.
Excusez l’analogie – sûrement causée par ma déformation de journaliste gastronomique -, mais j’ai eu l’image d’une volaille qu’on farcit de beurre sous la peau.
Durée du traitement : 45 minutes
Suivi post-traitement
Deux jours après avoir reçu les injections, un membre du personnel de la clinique m’a téléphoné afin de connaître mon état. Tout se passait bien, excepté que j’avais l’impression d’avoir la bouche croche. Cela peut prendre jusqu’à deux semaines avant de constater le résultat final des neuromodulateurs, donc la conseillère m’a suggéré d’attendre ce temps et de rappeler au besoin.
Besoin, il y a eu! Mes lèvres étaient asymétriques. J’ai donc téléphoné à la clinique afin d’obtenir un second rendez-vous avec Dre Dagenais.
Troisième rendez-vous
Après une deuxième prise de photos, Dre Dagenais me reçut à nouveau dans sa salle de traitement afin de faire le point sur l’état de ma bouche. Ce qu’elle y constate, c’est qu’à la mobilisation, une petite asymétrie se remarque. Selon elle, cela pouvait être causé par la diffusion d’une partie du neuromodulateur injecté pour corriger le sourire gingival. J’avais aussi remarqué que ma lèvre supérieure disparaissait en souriant.
Pour corriger cela, elle a procédé à l’injection d’acide hyaluronique dans les lèvres. Après avoir subi plusieurs injections deux semaines auparavant, je pouvais comparer les traitements, et les injections aux lèvres sont de loin les plus inconfortables. Heureusement, cela a totalement contrecarré l’asymétrie.
Coût total des traitements: 4163$
Avant / Après
Dans le cadre de ce reportage, les honoraires du médecin et les traitements effectués ont été pris en charge par la clinique Dermapure, située au 506 rue McGill, à Montréal.