Les offres d’emplois affichent de plus en plus comme critère important le fait d’avoir une «bonne résistance au stress». Sauf que ça ne s’apprend pas aussi facilement que les rudiments de Microsoft Office… Voici cinq astuces pour que vous soyez le plus zen possible dans votre prochain emploi.
1. Prévoir ce que l’emploi changera dans notre quotidien
Avant même d’accepter un nouvel emploi, il faut déjà prévoir ce qu’on veut changer ou non dans notre horaire quotidien, surtout si celui-ci demande une grande charge de travail.
D’après la psychologue Geneviève Beaulieu-Pelletier, il est important de garder les activités essentielles pour notre santé mentale et d’avoir un horaire équilibré.
«Si on doit couper, on identifie vraiment nos priorités et on s’assure qu’elles ne sont pas touchées», explique-t-elle.
Ça ne sert donc à rien de sacrifier toute votre vie sociale pour économiser du temps, car cela jouera contre vous, affectera votre concentration et votre niveau de stress au travail. Se détendre, c’est essentiel.
Si, par exemple, votre petite séance de Zumba est précieuse pour vous, vous pouvez assurément la prévoir dans votre agenda personnel après 17h ou même pendant vos pauses au travail.
2. On ne contrôle pas tout… mais ce que l’on peut
On ne sait jamais à quels défis on aura à faire face dans nos nouvelles fonctions ou même quel dossier nous empêchera de dormir la nuit.
Accepter et reconnaître que certains facteurs seront hors de notre contrôle est difficile, mais le faire est important si on veut réduire son anxiété et son sentiment d’impuissance face à ce qui nous attend.
«Si on essaie de pouvoir tout gérer et de tout contrôler, on risque encore plus de s’épuiser», indique Mme Beaulieu-Pelletier.
Plutôt que de ruminer sans cesse, il faut plutôt identifier les domaines ou les endroits que l’on peut contrôler, ajoute Mme Beaulieu-Pelletier.
Par exemple, on ne peut pas choisir combien de dossiers on aura à traiter, mais on peut identifier à l’avance une méthode de travail efficace pour nous afin de les résoudre à temps.
3. Bien verbaliser ses problèmes
On a beau le dire souvent, mais parfois sortir le méchant et parler de nos problèmes au syndicat ou à notre gestionnaire aide beaucoup. Couchez le tout par écrit si vous n’êtes pas à l’aise de le faire oralement.
D’après Mme Beaulieu-Pelletier, s’exprimer permet d’éviter que ses problèmes deviennent de l’anxiété. Ça pourrait même être bénéfique pour l’entreprise, au bout du compte.
«Ça nous permet d’identifier certaines solutions ou certaines pistes pour retrouver un certain contrôle, souligne-t-elle. Ce n’est pas parce qu’un emploi demande une résistance au stress que la façon de fonctionner est optimale dans le contexte d’entreprise.»
4. Le soutien entre collègues, c’est important
Votre gestionnaire est en vacances… ou n’est pas disposé.e à vous parler?
Mme Beaulieu-Pelletier suggère alors de parler à ses collègues (ou de futur.e.s collègues) pour identifier quels types de situations stressantes ils et elles ont eu à gérer et les stratégies mises en œuvre pour y faire face.
«Il y en a qui ont soit plus d’expérience que nous ou tout simplement qui ont une expérience différente de la nôtre, et qui ont peut-être déjà trouvé des outils intéressants dans ce même milieu de travail», précise Mme Beaulieu-Pelletier.
Mais si votre séance de papotage dans la cafétéria des employé.e.s ne suffit pas à ventiler, considérez consulter un.e professionnel.le de la santé mentale ou contacter votre service d’aide aux employés.
5. Se donner le droit de décrocher après le travail
Si votre boss vous appelle deux heures après la fin de votre quart, vous avez tout à fait le droit de ne pas répondre. (Oui, oui, vous avez bien lu.)
D’après Mme Beaulieu-Pelletier, faire une séparation entre le travail et le retour à la maison est primordial. Ça ne sert à rien de ruminer les problèmes du bureau pendant le souper en famille.
«Quand on n’est pas structuré, ça fait que le téléphone n’est toujours pas loin. Il n’y a donc jamais de moments où on peut décrocher, prendre soin de soi, estime-t-elle. Tranquillement ça peut nous nuire.»
Un critère à remettre en question? Mme Beaulieu-Pelletier s’interroge quant au bien-fondé de demander à de futur.e.s employé.e.s d’être résistant.e.s au stress. Bien que certains emplois demandent une plus grande résistance que d’autres, elle pense que c’est la responsabilité des employeurs de fournir une atmosphère de travail saine. De façon générale, il y a une culture d’entreprise qui est à réfléchir, nuance Mme Beaulieu-Pelletier. «Ça envoie le message que c’est la responsabilité de l’employé d’être résistant et qu’on vient le mettre dans un contexte de stress chronique.» La santé mentale coûterait 20,7 milliards de dollars annuellement nationalement d’après une étude publiée en 2012 par le Conference Board du Canada.