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Dans le bureau du psy: quand rompre avec son thérapeute?

Photo: iStock

Une thérapie, ce n’est pas censé durer toute la vie! Mais, après tout ce temps passé dans le bureau du psy, comment savoir qu’on est vraiment prêt à arrêter? Deux psychologues nous font part de leurs bons conseils pour rompre en douceur.  

Commencer par en parler 

Même si ça peut donner le vertige, quand on pense à arrêter la thérapie, la meilleure chose à faire est tout simplement d’en parler à son thérapeute.  

«J’ai généralement de longs suivis et souvent, le patient peut avoir envie d’arrêter et en même temps avoir peur que ça se mette à mal aller. Dans ces cas-là, si je sens que la personne est peut-être prête, je peux l’aider à le verbaliser», explique Janick Coutu, psychologue derrière le compte TikTok @dose_de_psy.  

Pour celle qui se spécialise dans les troubles alimentaires et de la personnalité, il ne faut jamais prendre cette décision à la place du patient, mais plutôt l’accompagner jusqu’à ce qu’il n’en ressente plus le besoin. 

Sans remettre en doute notre ressenti, le thérapeute a aussi le rôle d’explorer les raisons qui peuvent nous pousser à vouloir mettre fin aux séances. Est-ce qu’on se sent prêt, ou est-ce que quelque chose nous a dérangé lors d’une séance précédente?  

«Quand un patient parle d’arrêter, on va chercher avec lui à savoir pourquoi. Parfois, ça peut être lié à un sujet qui a été mal amené [ou mal perçu] par exemple. Si c’est le cas, c’est important de dénouer les choses pour comprendre ce qui a posé problème et pourquoi. Ça peut même ouvrir de nouveaux thèmes à explorer», précise Geneviève Beaulieu-Pelletier, psychologue et professeure associée à l’Université du Québec à Montréal.  

Pas besoin de tout régler 

Malgré ce qu’on pourrait croire, se sentir prêt à arrêter la thérapie ne veut pas dire qu’on a la certitude d’avoir réglé tous nos problèmes, loin de là! D’après Geneviève Beaulieu-Pelletier, le but est avant tout de se sentir capable d’utiliser les outils développés au cours du suivi pour mieux se comprendre et réguler ses émotions.  

La thérapie, je vois ça comme un cycle. Au début, on identifie des enjeux, on s’approprie des outils pour y faire face et on finit par se sentir mieux, explique-t-elle. Une fois ce cycle terminé, on peut décider d’arrêter là ou d’explorer encore d’autres enjeux. 

Qu’on choisisse de mettre fin à la thérapie ou de la poursuivre, il ne faut surtout pas se sentir mal, souligne la psychologue. «Il n’y a pas de norme, chacun va à son rythme. Et puis, on peut toujours reprendre plus tard si on le souhaite», ajoute Janick Coutu.  

Se préparer ensemble  

Après ce temps d’exploration et une fois la décision prise, il est temps de commencer à se préparer à mettre fin aux séances. Un travail mené par le psy, mais qui se fait main dans la main avec le patient.  

«Ça dépend de l’approche du thérapeute, mais de mon côté, je préfère arrêter progressivement et laisser à mes patients la possibilité de revenir une ou deux fois par année, surtout s’ils ont des enjeux d’attachement», souligne Janick Coutu.  

Cette approche progressive est aussi celle de Geneviève Beaulieu-Pelletier. Selon elle, c’est également l’occasion de revenir sur certains sujets abordés et de clore la relation psy-patient.  

«Même si on ne se dit jamais que c’est complètement fini – on sait qu’on peut toujours revenir –, c’est bien de faire le deuil de cet espace de travail particulier qu’est la thérapie», dit-elle.  

Et après?  

Après la dernière séance, Geneviève Beaulieu-Pelletier suggère à ses patients de documenter leurs émotions et leurs progrès en prenant des notes régulièrement. Une belle manière de continuer à cheminer par soi-même.  

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