Une déclaration de l’humoriste Bianca Longpré, alias Mère ordinaire, sur une prof partie en congé de maternité fait réagir la Toile depuis lundi. Mais pourquoi donc? On vous explique.
La maman au franc-parler a pété une petite coche sur les réseaux sociaux après qu’une enseignante de l’école de ses enfants a quitté son poste parce qu’elle était enceinte deux mois après être entrée en poste alors qu’elle remplaçait elle-même une autre enseignante en congé de maternité.
La situation aurait beaucoup «affecté» son fils Billy, a-t-elle indiqué.
«Chez les petits de 6 ans, ça a vraiment un gros impact. Lors de l’embauche demander s’il est possible d’assurer un suivi plus de 2 mois ça se fait tu? Genre si tu penses partir en maternité peut être juste pas prendre des groupes de petits», suggère-t-elle dans les publications repartagées par le compte Instagram QC Scoop.
La publication est vite devenue virale et a provoqué une vague d’indignation sur les réseaux sociaux, des internautes l’accusant de faire de la discrimination ou d’être contre le droit à la maternité.
Même la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), qui représente plusieurs membres du secteur de l’éducation, a réagi à la controverse.
«Les enseignantes ne sont pas des robots, et une grossesse est un événement de vie qui ne se planifie pas comme un rendez-vous chez le dentiste, peut-on lire sur la publication Facebook ayant récolté des milliers d’interactions. Ces transitions seraient bien entendu plus simples à orchestrer, tant pour les profs qui partent que celles et ceux qui prennent le relais si nous avions les fonds pour attirer, former, accueillir et retenir plus de personnel dans nos écoles.»
Le syndicat conclut par ailleurs que l’avenir scolaire d’un enfant «ne se joue jamais avec un seul enseignant».
Après avoir publié une vidéo sur Facebook dans laquelle elle précisait sa pensée et niait avoir fait de la discrimination, Bianca Longpré a finalement désactivé sa page.
Un motif de discrimination
La Charte des droits et libertés de la personne interdit de refuser un emploi ou de discriminer une personne en fonction de sa condition sociale, ce qui inclut être enceinte.
Il est aussi illégal de demander si une personne est enceinte ou si elle pense avoir des enfants lors d’un entretien d’embauche.
Au Québec, la grossesse est le troisième principal motif de discrimination au travail chez les femmes, selon la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ).
Pas moins de 12% des plaintes reçues par l’organisme entre 2009 et 2014 concernaient cette condition.