Une résidente impliquée depuis plus de 40 ans dans la Popote roulante Anjou a reçu la médaille du Lieutenant-gouverneur du Québec.
Décrite comme une personne très dévouée, François Pilotte a occupé plusieurs postes au sein de la Popote au cours des 40 dernières années.
«C’est une des pionnières. Elle est là presque depuis les débuts. On lui doit beaucoup, alors c’est la moindre des choses qu’elle reçoive une telle reconnaissance», observe la présidente de la Popote roulante Anjou, Johanne Ayotte.
Du temps libre
Au tournant des années 1970-1980, après avoir adopté un enfant, puis avoir pris en charge un deuxième bambin en devenant foyer d’accueil, François Pilotte cesse de travailler à temps plein.
Comme elle s’ennuie, elle propose ses services à la Popote roulante.
«J’avais du temps, je n’avais que deux enfants à m’occuper. Alors, je me suis dit, pourquoi ne pas aider?»
Si elle a choisi la Popote roulante, c’est par amour pour la cuisine, mais aussi parce qu’elle est d’un «naturel un peu gourmande».
Quelques années plus tard, les enfants ayant vieilli, Françoise Pilotte retourne au travail, ce qui ne l’empêche pas de poursuivre son bénévolat.
«Étant donné que je travaillais en service de garde dans le cadre des services scolaires, j’avais du temps libre, le matin, entre le début des classes et le dîner.»
Moments difficiles
Il y a quatre ans, l’organisme vit des moments difficiles. Le conseil d’administration est à bout de souffle et souhaite fermer définitivement la Popote roulante.
Refusant que cela se produise, Mme Pilotte se tourne vers l’Association des popotes roulantes du Montréal métropolitain.
«La présidente du Grand Montréal est venue m’aider et on a revu les règlements. À l’assemblée générale, j’avais mis sur pied un comité dont faisait partie Mme Ayotte. Elle m’a été d’un immense support.»
Françoise Pilotte cède alors la présidence de l’organisme à Mme Ayotte, pour occuper le poste de trésorière, qu’elle occupe toujours. Ayant déjà enseigné la comptabilité, sa force est les chiffres, dit-elle.
L’octogénaire souffre de problèmes respiratoires depuis le printemps. Elle croit que son état est dû à la pandémie, non pas qu’elle ait été infectée par la COVID-19, mais plutôt parce qu’elle a eu très peu de contact durant cette période.
À l’instar de bien des gens, le sentiment d’isolement a été très dur sur son moral.
«Je me sentais comme étouffée. La pandémie, ç’a été le pire temps de ma vie.»
Sa condition ne l’empêche pas de jouer son rôle de trésorière, mais elle a besoin d’aide pour accomplir d’autres tâches.
Françoise Pilotte se dit contente d’avoir reçu la médaille du Lieutenant-gouverneur du Québec, mais elle soutient que ce n’était pas «obligatoire».
«Je n’ai jamais fait ça pour recevoir des honneurs ou du mérite. Je l’ai fait – et je le fais toujours – pour la satisfaction vraiment très personnelle que cela m’apporte, et parce que je sens que je suis utile aux gens. Tant que je suis appréciée, je vais continuer et je veux que ça continue longtemps. Ça, j’y tiens beaucoup, beaucoup, beaucoup.»