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Décès de Marisa Ferreti Barth, une femme de cœur au service des aînés

Marisa Ferreti Barth dans son bureau du CRAIC. Photo: Gracieuseté du CRAIC
Caroline Lefer-Palos - Métro

Première sénatrice d’origine italienne, Marisa Ferreti Barth s’est éteinte le 28 mars à l’âge de 90 ans. Elle laisse derrière elle deux filles, une petite fille ainsi que la grande communauté des personnes qu’elle a aidée au long de ses engagements politiques et communautaires.

Née en Italie, dans la région des Marches, Marisa Ferreti Barth arrive au Québec au début des années 1960. Elle s’engage assez rapidement au sein de sa communauté, d’abord en tant que conseillère en immigration puis planificatrice des services communautaires italiens.

En travaillant sur le terrain auprès de centaines d’immigrants âgés, elle constate un manque de ressources pour les aînés. À partir de là, elle va s’engager toute sa vie auprès d’eux, afin de garantir leur droit à la retraite et pour lutter contre leur isolement social. Ainsi au début des années 1970, elle crée le premier club de l’âge d’or à l’église Notre-de-Dame-de-la-Consolata sur la rue Jean Talon. S’en suivront plus de 80 clubs dédiés aux loisirs des aînés de la communauté italo-canadienne, mais aussi des communautés afghane, chinoise, laotienne, libano-syrienne et russe. En 1974, elle mettra sur pied une organisation capable d’agir plus largement auprès des aînés, le CRAIC (Conseil Régional des personnes Âgées Italo-Canadiennes). Elle œuvrera aussi à la création des Jardins d’Italie, un complexe d’hébergement qui accueille les aînés italo-québécois dans Saint-Léonard.

Une femme «à l’écoute»

Marco Coniglione, coordonnateur au CRAIC, la décrit comme «quelqu’un de très à l’écoute, qui établissait un contact vraiment sincère avec les personnes qu’elle rencontrait.» En entrevue à Métro, il explique que «son objectif était de mettre en valeur les aînés pour ceux qu’ils étaient et de montrer leur contribution en tant que personnes. Elle voulait donner un espace pour leurs loisirs, pour les sortir de leurs maisons, pour qu’ils fassent autre chose que juste s’occuper des enfants.»

Son expertise dans le domaine a été sollicitée pour des projets comme le Réseau FADOQ, le Conseil consultatif national sur le troisième âge, le Conseil des aînés du Québec ou encore l’Observatoire Vieillissement et Société de l’Université de Montréal.

Son engagement social l’a également poussé à s’impliquer dans des comités nationaux pour l’amélioration de la qualité de vie et la défense des démunis et des aînés. Ainsi, elle a été la première femme d’origine italienne à entrer au Sénat canadien, en 1997.

Au long de sa carrière, Marisa Ferreti Barth a reçu de nombreux prix et distinctions récompensant son engagement. Elle a notamment reçu la médaille du Lieutenant-gouverneur du Québec en 2009 ainsi que le titre de grand officier de l’Ordre du mérite de la République italienne.

Des représentants politiques ont rendu hommage à la femme de cœur. «Si nous perdons une pionnière, elle laisse derrière elle un héritage d’espoir et de dévouement qui continuera de toucher les Montréalais et les Canadiens, y compris ceux des générations à venir», a publié sur sa page Facebook, David Lametti, ministre de la Justice du Canada.

«Notre nation a perdu une grande dame» a pour sa part déclaré le sénateur Tony Loffreda. «Grazie di tutto cuore Cara Senatrice pour votre passion, précieux dévouement et soutien indéfectible» a publié Ensemble Montréal.

Pour ceux qui souhaiteraient lui rendre hommage, sa famille encourage les donations au CRAIC ou à La Société canadienne du cancer.

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