Reconnaissant le besoin de créer de nouveaux logements sociaux à Montréal-Est, la mairesse Anne St-Laurent réitère son engagement à développer ce type de logements dans son premier mandat. Or, la tâche serait à son avis compliquée par un manque de terrains disponibles dans le secteur résidentiel.
Pour Anne-St Laurent, le besoin pour le logement social est «criant» et préoccupe de nombreux citoyens. Mais si la mairesse assure qu’elle respectera sa promesse électorale de livrer du logement social d’ici la fin de son mandat, Montréal-Est, dont la majeure partie du territoire est zonée industriel, manquerait actuellement de terrains résidentiels disponibles.
«Dans mon secteur résidentiel, je n’ai pas de terrains. On ne peut pas détruire des maisons pour en bâtir», soutient la mairesse.
Les terrains vacants sur l’avenue Broadway, au sud de la rue Victoria, seraient ainsi tous la propriété de promoteurs immobiliers, explique-t-elle.
Trouver le bon emplacement
Une rencontre pour discuter des enjeux de logement social a eu lieu entre Infologis de l’Est de l’île de Montréal et Mme St-Laurent il y a quelques semaines. Cette dernière avait avancé la possibilité d’utiliser un terrain municipal près des rues Providence et Notre-Dame pour y développer un projet de logement social.
Le conseil municipal aurait cependant jugé que l’emplacement n’était pas «en ligne avec le plan d’urbanisme qu’il souhaite avoir» dans le secteur, explique la mairesse.
«L’ensemble des élus a la volonté de faire du logement social à Montréal-Est, du côté est, mais il faut trouver le bon endroit pour le faire. On a différents plans, mais ce ne sont pas des plans qui pourraient arriver demain matin. J’ai trois ou quatre idées en tête, mais c’est encore embryonnaire», explique Mme St-Laurent.
Pour Lili Bergeron, organisatrice communautaire, volet logement social, chez Infologis, cette réponse est décevante.
«On est déçus, parce qu’il y a des possibilités, et ce ne sera pas pour le logement social, soutient-elle. On a hâte de voir ce que la mairesse a en tête», ajoute-t-elle.
Infologis indique que 288 des 400 personnes sur sa liste d’attente ont indiqué qu’elles seraient prêtes à vivre à Montréal-Est si on leur offrait du logement social et abordable dans la ville liée.
Selon des données de la Société d’hypothèque et de logement datant de 2016, la proportion des ménages ayant des besoins impérieux en matière de logement est de 17,1% à Montréal-Est.
Changer la réglementation?
Contrairement à la Ville de Montréal, Montréal-Est n’a pas de règlement visant à favoriser l’accès à des logements sociaux, tel le Règlement pour une métropole mixte – le fameux «20/20/20». Ce règlement stipule notamment que tout projet résidentiel d’une certaine ampleur doit faire l’objet d’une entente avec la Ville afin de contribuer à l’offre de logements sociaux, abordables et familiaux.
Une avenue que la mairesse se dit prête à explorer, mais qui impliquerait des changements réglementaires. «C’est une des options que j’ai en tête, mais c’est le conseil qui va décider ce qu’on préfère et vers où on va.»
Logement social à Montréal-Est
Des données d’Infologis indiquent que Montréal-Est comptait, en 2020, 20 unités d’habitation à loyer modique (HLM), 113 unités de coopérative d’habitation et 75 unités d’organisme à but non lucratif.
Selon la Ville, la dernière construction de logements sociaux remonte à 2005.