Un citoyen d’Ahuntsic-Cartierville a réussi à convaincre le comité de toponymie de Montréal de renommer officiellement «sentier des Amérindiens», une ruelle connue comme étant «le chemin des sauvages». La recommandation devrait rapidement atterrir sur le bureau des élus de l’arrondissement.
Pierre Lachapelle est un homme heureux. Sa démarche qui dure depuis près d’une année est en voie d’aboutir. Il a reçu le 20 octobre une réponse de la direction de l’urbanisme de la Ville de Montréal l’informant que, si tout se déroule comme prévu, sa proposition de changer le nom du «chemin des sauvages» devait être bientôt à l’ordre du jour du conseil municipal.
La ruelle en question longe la clôture Est du cimetière du Saul-au-Récollet, entre le boulevard Henri-Bourassa et la rue Camille-Paquet.
«Le comité a estimé, comme vous le mentionniez vous-même, que l’attribution du toponyme « chemin des sauvages » représentait un caractère péjoratif», lit-on dans la lettre qui lui a été adressée.
Le comité a proposé «sentier des Amérindiens». «Sentier qui signifie « chemin étroit à l’usage des piétons », correspond mieux à la nature du lieu à nommer», précise le courrier de la Ville.
M. Lachapelle suggérait «chemin des Hurons». «Depuis mon jeune âge, j’entends les anciens du quartier nommer ce passage « chemin des sauvages »», avait noté M. Lachappelle, en entrevue avec TC Media.
Passé autochtone
Ce surnom n’est pas officiel, mais le lieu est appelé ainsi par les résidents des environs. Si la recommandation du comité de toponymie est suivie, la dénomination viendra combler un vide. M. Lachapelle constatait que depuis des décennies rien n’avait été fait pour nommer ce passage très fréquenté.
La prochaine étape consiste à faire approuver la recommandation par le comité de toponymie mis sur pied dans l’arrondissement et obtenir ensuite la validation des élus locaux. Ces derniers se disent favorables à une telle demande.
On suppose que ce chemin est le vestige de la route qu’empruntaient les Amérindiens pour se rendre de Fort-Lorette, près de l’île de la Visitation, au centre-ville au XVIIe et XVIIe siècle. M. Lachapelle reconnait qu’il se peut que ce ne soit pas les restes de ce chemin, «il est certain que les Amérindiens circulaient dans ce secteur pour se rendre dans le sud de la ville.»
Par son initiative, le citoyen d’Ahuntsic rappelle aussi la difficulté de faire reconnaître des lieux historiques à Montréal en référence à l’histoire autochtone.
Des collectifs essayent de débaptiser depuis des années la rue Amherst. Le général Jeffrey Amherst est connu pour avoir tenu des propos soutenant l’extermination des Amérindiens et aurait suggéré d’utiliser la variole pour les anéantir en distribuant aux autochtones des vêtements infectés par des malades.