Alors que la saison des crues printanières s’annonce, des résidents de Cartierville en bordure de la rivière des Prairies appréhendent les semaines à venir. Encore affectés par les inondations de 2017 et de 2019, ils espèrent qu’une digue permanente pourra un jour les prémunir contre la catastrophe.
Même si elle n’est pas nouvelle, la suggestion d’une digue permanente pour se protéger des crues printanières semble maintenant faire l’unanimité chez les résidents concernés.
« Est-ce qu’une telle digue sera bientôt réalisée ? » : cette question était sur les lèvres d’au moins la moitié des citoyens qui se sont adressés à la Commission de la sécurité publique de Montréal, au futur centre culturel et communautaire de Cartierville, le 10 mars.
La Commission de la Ville y était venue afin de présenter en assemblée publique son rapport d’événement et de rétroaction des inondations de 2019.
Joachim Le Garrec, résident de la rue Crevier, avait évoqué l’idée en 2019. Pour lui, une telle réalisation assurera une protection des bâtiments et réduira l’impact psychologique et social des crues avant même qu’elles n’aient lieu.
«Vivre avec l’appréhension de ce qui se passera l’année prochaine. Est-ce qu’on sera inondés ou non ? Une structure permanente permettrait de résoudre ces problèmes», a-t-il plaidé.
Ces inondations n’ont pas occasionné de dégâts en 2019 grâce à une digue provisoire, mais cela n’a pu se faire qu’au prix de grands efforts physiques et moraux.
«Déplacer des sacs de sable comme on l’a fait ces deux dernières années, il faut que ça cesse», a lâché Mme Lacelle, résidente de la rue Cousineau.
Des représentants du club de canotage de Cartierville, dont le bâtiment situé sur la rive de la rivière des Prairies subit des dommages à chaque inondation, étaient également présents pour assurer leur pleine collaboration pour la réalisation de cette digue.
«Nous avions fait une demande pour que la digue passe par l’intérieur de chez nous», a annoncé Mathieu Lahaie, représentant de ce club. Ce passage permettrait de bloquer l’eau en bordure du fleuve, de la rue Cousineau à la rue Crevier, soit sur près de 100m.
Oui, mais
La Commission de la sécurité publique de Montréal n’exclut pas dans son rapport cette mesure. Elle note toutefois qu’il serait difficile de la mettre en œuvre.
«En général, les actions qui réduisent de façon importante les impacts d’une crue exceptionnelle s’exécutent à moyen et à long terme, car elles sont liées à la planification de l’aménagement urbain ou encore à la mise en œuvre de mesures permanentes de protection dans des secteurs déjà développés qui sont aptes à les recevoir», lit-on dans le rapport.
Un comité étudie actuellement l’idée. Même si les citoyens sont pressés, il est impossible de connaître les délais pour une telle construction.
«Nous n’avons pas d’échéancier précis, car nous amorçons nos efforts. Nous espérons y arriver relativement rapidement», a indiqué Richard Liebmann, directeur par intérim et coordonnateur de sécurité civile.
«Il faut trouver la bonne mesure au bon endroit, a relevé pour sa part Annick Maletto, chef de section au Centre de la sécurité civile. Le comité démarre pour voir, par secteur, quelle est la meilleure solution.»
Elle a assuré que le comité devrait se rencontrer avec des plans dès ce printemps. «Mais nous ne sommes pas encore à l’étape d’évaluer les projets», a-t-elle précisé.