Deux nouvelles murales peintes sur des immeubles à logements et commerciaux coloreront Ahuntsic-Cartierville au cours des prochaines semaines.
L’oeuvre principale verra le jour à l’intersection du boulevard Henri-Bourassa Ouest et de la rue Hogue. La seconde sera peinte à l’angle d’Henri-Bourassa Est et de la rue Laverdure.
L’artiste hip-hop et muraliste, Monk.E, a été sélectionné par un jury composé de sept membres. «C’est la continuité de la collection et du patrimoine que je suis en train de laisser dans Montréal», explique l’artiste, David Desharnais de son vrai nom, au sujet de sa nomination.
Afin d’être choisi, Monk.E a tout d’abord été proposé par Tandem Ahuntsic-Cartierville. L’organisme a envoyé une candidature au Programme d’art mural 2020 (PAM) de la Ville de Montréal. Un des objectifs de l’organisme est de renforcer le sentiment de sécurité des citoyens par des actions préventives.
Quand je fais une murale, je ne prétends pas tout connaître du quartier. L’idée, c’est de prendre le pouls. Sur un corps humain, tu peux le prendre à plusieurs endroits et il demeure le même.» – David Desharnais, alias Monk.E.
Monk.E souhaite combiner l’esthétique de son travail, la démographie du quartier et les objectifs communs du projet. «Je m’assure toujours que mes murales soient harmonisées avec le contexte, l’environnement et avec les gens qui vit et qui la côtoie. C’est excitant à chaque fois», exprime l’artiste qui a plus de mille peintures sur mur à son actif.
S’inspirer de la communauté
Pour le moment, le muraliste attend les réponses d’un sondage accessible sur le web. Celui-ci lui permettra de connaître l’essence du quartier et les identités culturelles des citoyens.
«En ayant des interactions avec une communauté, on arrive à avoir une inspiration qui est directement liée avec le dialogue et l’expérience de celle-ci», mentionne-t-il. Un des volets du PAM 2020 est de soutenir les projets d’organismes à but non lucratif (OBNL) et de prévenir le vandalisme en améliorant la qualité de vie et l’accès aux arts et à la culture aux citoyens du quartier.
La murale participative du projet entre Monk.E et la communauté sera réalisée en collaboration avec le Carrefour d’aide aux nouveaux arrivants (CANA).
Vivre une expérience
Depuis quelques mois, Monk.E se promène au Ouganda, un pays de l’Afrique de l’Est. Celui qui est muraliste depuis 23 ans est également un rappeur avec quelques albums à son actif. Son passage sur le continent africain lui aura permis de signer de nouvelles chansons et de vivre une expérience qu’il qualifie de «magnifiques rencontre et apprentissage».
D’ailleurs, son plus récent opus To Suffer with a Smile on (Souffrir avec le sourire aux lèvres), est en ligne depuis le 29 mai. Pour Monk.E, l’album transforme la douleur en beauté. «C’est de prendre la souffrance et de l’alchimiser en danse, en musique et en peinture», explique celui qui est de retour à Montréal depuis quelques jours.
Les deux nouvelles murales devraient être terminées d’ici la fin septembre, si les conditions météorologiques le permettent. Au total, l’arrondissement comptera sept murales dans le cadre du PAM.
24 500$
C’est le montant octroyé par le PAM de la Ville de Montréal pour le projet dans Ahuntsic-Cartierville.